Différence entre chirurgie orthognathique et camouflages orthodontiques

Différence entre chirurgie orthognathique et camouflages orthodontiques

Contexte général

• Quand un patient a une malocclusion sévère (ex : classe III avec gros décalage maxillaire/mandibulaire), il y a deux grandes options de traitement :

1. La chirurgie orthognathique (corriger les bases osseuses)
2. La camouflagem orthodontique (modifier la position des dents pour masquer le problème squelettique)

Le choix dépend surtout de la gravité de la différence entre les mâchoires (discrepância), mais aussi d’autres critères.

Les 8 critères importants pour choisir entre chirurgie et camouflagem

1. Inclinaison du lèvre supérieur

• Doit être plutôt verticale (environ 90° à 85°) ou légèrement penchée vers l’avant (proincliné).
• Si la lèvre est très rétro-inclinée (penchée vers l’intérieur), c’est inesthétique.
• Pendant la camouflagem (extractions de prémolaires, mouvements dentaires), on peut aggraver cette rétro-inclinaison, ce qui rend la lèvre encore plus "reculée" et moins esthétique.

1. Épaisseur des lèvres

• Si les lèvres sont fines, elles bougent quasiment autant que les dents (rapport 1:1), donc déplacer les dents modifie directement l’apparence des lèvres (pas bon pour l’esthétique).
• Si les lèvres sont épaisses, elles bougent peu par rapport aux dents, ce qui facilite un bon résultat esthétique malgré le déplacement dentaire.

1. Convexité du profil

• Un profil convexe signifie que le visage est "en bosse", avec un menton reculé.
• Si la convexité est importante et visible, la camouflage ne la corrigera pas assez.
• Dans ce cas, la chirurgie est souvent nécessaire pour améliorer le profil.

1. DDM (Discrepância dento-mandibulaire) et espace disponible

• Il faut vérifier s’il y a des problèmes d’espace, comme des dents serrées (apinhamento) ou des espaces entre les dents (diastèmes).
• Cela influence le plan d’extraction ou le type de déplacement des dents possible.

1. Type de croissance verticale (padrão vertical)

• Chez les patients dolicofaciaux (visage long), il est plus facile de déplacer les dents (par ex. fermer des espaces d’extraction).
• Chez les braquifaciaux (visage court et large), il est plus difficile, et certaines manœuvres (comme la distalisation) peuvent aggraver une ouverture de la morsure, ce qui est problématique.

1. Degré de décalage sagittal dentaire

• Camoufler une petite classe III (<3,5 mm) est plus facile que camoufler une grande (complète).
• Plus le décalage est important, plus la chirurgie sera probablement nécessaire.

1. Inclinaison des incisives inférieures

• Si la mandibule est petite, les incisives inférieures ont tendance à être penchées vers l’avant (pro-inclinées).
• Les techniques de camouflagem ont tendance à encore accentuer cette proinclinaison, ce qui peut être contre-productif.
• Dans ces cas, la chirurgie peut être plus indiquée.

1. Motivations du patient

• Si le patient accorde beaucoup d’importance à son esthétique et à son profil (ex : profil très convexe), la camouflagem risque de ne pas satisfaire ses attentes.
• Il faut alors envisager sérieusement la chirurgie.

Conclusion sur le choix

• Il s’agit souvent d’un compromis :

• Camouflage = compromis car on ne corrige pas la base osseuse, on masque le problème avec les dents, donc on ne peut pas atteindre tous les objectifs idéaux (notamment esthétiques).
• Chirurgie = solution idéale pour corriger la cause osseuse, mais c’est plus invasif.

• Le rôle de l’orthodontiste est d’évaluer ces critères, d’expliquer au patient les avantages et limites de chaque option, et de choisir la stratégie qui répondra au mieux aux objectifs fonctionnels et esthétiques sans aggraver le problème.

En résumé simple

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