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La langue des troubadours

Commentaire d'arrêt : La langue des troubadours. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  12 Mars 2015  •  Commentaire d'arrêt  •  973 Mots (4 Pages)  •  841 Vues

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La langue des troubadours était la lenga romana, langue romane, terme toujours utilisé par les chartistes pour désigner la langue des textes profanes du Moyen Âge de ces régions, qu'ils soient poétiques ou non. On lui préfère souvent l'appellation d'ancien occitan. Le mot occitanien est apparu pour la première fois dans l'Essai de glossaire occitanien publié en 1819 par Henri de Rochegude à partir d'un mélange d’œuvres des différents troubadours. Son introduction fait état du débat, déjà très vif à l'époque, sur les deux questions de l'unicité linguistique du Sud de la France, et du nom qu'il faut donner à la langue des troubadours. Il fait l'hypothèse de l'unicité, rejette les appellations concurrentes de provençal, de limousin et de catalan, pour adopter celle d'occitanien, afin de ne pas la confondre avec le dialecte languedocien encore très parlé à son époque. Reprenant l’Histoire générale de la Provence de Jean-Pierre Papon, il explique cette unicité linguistique originelle par la création et la diffusion d'un beau parler depuis les vicomtés de Gévaudan et de Carlat (la cour de l'épervier au Puy restera le foyer du chant d'amour) dans une aire comprenant la Provence, le Languedoc, la Catalogne et le Limousin, qui commence à partir du mariage en 1112 de Douce de Gévaudan, comtesse de Gévaudan, de Carlat, comtesse de Provence, avec Raymond Bérenger III le Grand, comte de Barcelone. La cour de Blanche de Carlat-Gévaudan-Lodève-Provence, dont le siège passera d'une région à l'autre, sera effectivement le foyer d'une cour littéraire qui se perpétuera plusieurs siècles, et fera école dans les grands lignages seigneuriaux apparentés comme les vicomtes de Rodez, de Narbonne, ou de Ventadour.

Au xiiie siècle Raimon Vidal de Bezaudun nomme sa langue lemosi (limousin), tandis que les Italiens la nomment proensal (provençal), appellation qui fut reprise par certains romanistes du xixe siècle et du début du xxe siècle, sous le terme « d'ancien provençal ». Au xive siècle, Dante dans son De vulgari eloquentia la nomme lingua d'oco (langue d'oc)18. Depuis le milieu du xxe siècle, elle tend à être désignée comme ancien occitan.

Les plus anciens témoignages écrits en langue d'oc au xie siècle sont la Chanson de sainte Foy d'Agen et le Poème sur Boèce. Avec la langue religieuse et la langue de chancellerie, la langue littéraire fait partie de la scripta occitane qui constitue l'ensemble des textes écrits en ancien occitan au Moyen Âge.

Quelle que soit leur région d'origine, qu'ils soient gascons, provençaux, catalans ou italiens, les textes des troubadours copiés dans les chansonniers à partir du xiiie siècle, sont écrits dans une langue commune, une koinê, avec peu de caractères dialectaux différenciés. Cette forme normalisée définissait une langue littéraire spécifique au domaine poétique qui s'est diffusée avec les premiers troubadours classiques, tandis que dans le nord à la même époque la langue d'oïl était spécifiquement adaptée au genre épique19. Cette langue poétique ne connaît pas de variations dans le temps, entre le XIe et le xiiie siècle elle demeure immuable20.

Il est difficile de localiser l'origine de l'ancien occitan qui

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