Étude du roman Bel-Ami de Guy de Maupassant

Dans son œuvre « Bel Ami », Maupassant dépeint le milieu journaliste parisien, un milieu étroitement lié au monde politique. Maupassant est un écrivain naturaliste. Son roman, publié en 1885 est une vraie satire de la presse, des hommes politiques, des financiers et des scandales. Il raconte l’ascension sociale du jeune Duroy, ancien hussard, venu à Paris pour faire fortune. Celui-ci utilise son pouvoir de séducteur sans scrupule pour arriver à ses fins. Maupassant ouvre son roman sur une description de son héros qui, à la fois dénote et fait écho avec la description de la fin de son récit. L’auteur le fait figurer dans deux décors, deux statuts différents ce qui accentuent les transformations matérielles mais aussi la stabilité du caractère de Duroy.

Début et fin du roman opposent la pauvreté de Duroy, simple employé à la richesse de Duroy, journaliste reconnu. Au début du roman le lecteur devine un bel homme, naturellement beau, séducteur dans l’âme et conscient de ses effets. Il cherche sa proie, celle qui lui sera profitable. Cette impression est soulignée par la comparaison « comme des coups d’épervier ». Malgré ses modestes vêtements, il a une prestance qui attire le regard, l’intérêt. Maupassant écrit : « il gardait une certaine élégance tapageuse », ainsi que « il ressemblait bien au mauvais sujet des romans populaires ». Cela fait naître une sensation de méfiance.

A la fin du récit, Duroy reste séducteur et sûr de son pouvoir. Marié, il cherche encore la rencontre, celle qui lui procurera plaisir. Ainsi il répond à l’appel de son ancienne maîtresse Madame Marelle.

Les deux lieux où évolue Duroy mêlent ressemblance et différence. Dans les deux cas, il y a foule. Au début du récit Maupassant choisi la rue, ce qui rappelle la précarité de la vie de Duroy, ses origines populaires. A la fin il opte pour une église ce qui montre son honorabilité, sa puissance. Dans la rue, Duroy ignore la foule, il avance en « heurtant les épaules, poussant les gens pour ne point se déranger de sa route ». Il avance sans se soucier des autres vers un but précis, sa réussite. Dans l’église, au contraire Duroy profite de la foule. Son orgueil paraît démesuré, les autres reconnaissent son influence. Maupassant se joue de lui, sa métaphore ne le flatte guère « il se croyait un roi qu’un peuple venait acclamer ».

Au fil de ses rencontres, le jeune homme, devenu Bel Ami est parvenu à ses fins, son arrivisme lui a apporté fortune, pouvoir et influence. Son caractère n’a guère évolué. Il demeure égoïste, présomptueux. Malgré son ascension, il reste insatiable. A la sortie de l’église son regard se porte sur la chambre des députés, on comprend son nouveau dessein.

Maupassant, au travers de « Bel Ami » livre un personnage dont la quête de pouvoir est sans fin et sans scrupule.

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