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Étude du poème L’union libre du recueil Clair de terre d'André Breton

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Par   •  27 Mars 2012  •  3 977 Mots (16 Pages)  •  3 368 Vues

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André Breton « L’union libre » Clair de terre 1931

Introduction

A. Breton est le chef de file du groupe surréaliste apparu en France en 1918.

Mouvement caractérisé par un esprit de révolte, il se situe dans le prolongement du mouvement dadaïste. Breton en est le théoricien : cf. auteur du Manifeste du surréalisme (1924).

Les surréalistes sont des iconoclastes mais en même temps, ils ont voué un culte à la femme et à l’amour ( cf. L’Amour fou de Breton )

Ils se situent aussi dans le prolongement du Romantisme pour ce qui est de la valorisation du monde du rêve et de l’imaginaire. Breton définit le surréalisme comme l’exploration de l’inconscient par le langage ( cf. l’écriture automatique ). Breton insiste aussi beaucoup sur la présence du merveilleux dans la vie quotidienne ( cf. Nadja , les « grands transparents » ) ainsi que sur la puissance du désir.

L’union libre est un ensemble de poèmes qui constitue la réponse de Breton à une enquête sur l’amour. On peut rapprocher ce poème de la tradition poétique des blasons du corps féminin en vogue au XVIème siècle qui associent lyrisme et érotisme et montrent le lien de l’amour et du désir.

Problématique : montrer en quoi ce poème est à la fois tributaire de la tradition et novateur et quelle est l’image de la femme qui s’en dégage.

I- La tradition lyrique

1) Un éloge de la femme aimée

Cf. le titre du poème et le titre du recueil

non pas les liens sacrés du mariage mais l’union libre, pas encore répandue à l’époque

célébration de la compagne de vie, « ma femme » et non d’une inspiratrice lointaine

2) Le modèle littéraire du blason et sa version surréaliste

ainsi que le modèle religieux de la litanie cf. les litanies de la Vierge

voir aussi le texte biblique fondateur : « Le Cantique des cantiques »

Marot a écrit le premier blason, Le Blason du beau tétin (1535). Chaque blason est consacré à une partie du corps féminin.

Breton, lui, fait une longue énumération mais ne « découpe » pas la femme en morceaux.

Poème structuré par une anaphore « ma femme ».

Toutes les parties du corps sont successivement évoquées et à chacune est associée une série de métaphores. La célébration de la femme passe par l’emploi systématique de la métaphore qui est la clé du langage poétique (cf. définition de Reverdy reprise dans Le Manifeste par Breton )

Poème dépourvu de régularité classique mais pourtant fondé sur des phénomènes de récurrence des débuts de vers : ma femme, au(x) / à la, de, et de

3) Le parcours du corps féminin : une construction érotique rigoureuse

en tout 27 parties

De la tête aux pieds : d’abord la tête puis le visage

- chevelure, pensées

( - taille : le symbole de la féminité mais aussi séparation du haut et du bas…)

- bouche, dents, langue, cils, sourcils, tempes NB les yeux sont absents

puis les membres supérieurs :- épaules, poignets,doigts, aisselles, bras

puis les membres inférieurs : - jambes, mollets , pieds

(- le cou, comme la taille, sépare le visage du corps )

enfin - les rondeurs du corps : gorge, seins, ventre, dos, nuque, hanches, fesses, sexe : un poème-regard-caresse

et pour finir retour à la dimension idéalisée : - les yeux.

Le poème se termine sur les deux centres de l’amour : sexe / yeux

Ce sont les yeux qui possèdent le plus d’occurrences : 6 suivies de 4 pour la langue, le sexe, les seins

Une double figure féminine se partage le texte : un modèle gracile et éthéré des vers 1 à 29 qui prend en compte la périphérie du corps féminin et un modèle opulent, charnel dans le seconde moitié.

II- Le réseau métaphorique

Les métaphores permettent d’établir un faisceau de correspondances entre la femme et le monde

1) Fonctionnement de la métaphore

- une constante : la structure du groupe nominal avec double complément de détermination introduit par « à » et « de » : ma femme + au + partie du corps + métaphore

- une variante : l’organisation des séries : tantôt « ma femme » est repris, tantôt il est omis ; tantôt l’élément du corps est associé à une métaphore, tantôt à plusieurs, tantôt lui-même est répété.

- le principe analogique ( rappel de la définition de la métaphore selon les surréalistes)

Certaines images sont motivées : vers 1-3-5-6-17-20-31-34-

D’autres reposent sur des associations d’idées et des jeux de mots : 57-23-

Ou encore des jeux de sonorités : 27-6-7-

Mais la plupart sont - ou semblent - arbitraires et il ne faut pas chercher à trouver une interprétation plausible mais plutôt envisager l’effet produit par l’ensemble.

NB un vers est unique : le vers 55 car il ne contient aucune métaphore, « yeux pleins de larmes »

2) L’organisation du réseau

Dans le dernier vers, la femme apparaît à la mesure de l’univers. Son corps condense le monde. On peut répartir les images selon deux grands axes : les règnes de la nature et les éléments en vue d’obtenir une « union libre ».

Exemples :

-animal : loutre, tigre, souris, hirondelle, etc…

- végétal : bois, foin, fênes, troène, etc…

- minéral : ambre, verres, pierre, rubis, etc…

3) Une certaine image de la femme

A partir des connotations

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