Quelle forme André Breton a-t-il utilisé afin de décrire le corps d’une femme d’une manière surréaliste dans son poème L'union libre?

Durant la première moitié du XXème siècle, un nouveau courant littéraire prend de l’ampleur : le surréalisme. Parmi ses auteurs les plus célèbres, André Breton fit figure de chef de file de ce courant. En 1923, il écrit « L’union libre » où il glorifie l’amour et le corps de la femme sous forme de poème.

Quelle forme André Breton a-t-il utilisé afin de décrire le corps d’une femme d’une manière surréaliste ?

Nous allons, dans un premier temps, analyser de quelle manière André Breton a réinterprété la forme du blason. Dans une seconde partie, nous définirons en quoi ce poème est surréaliste.

Dans ce poème, André Breton évoque le corps de la femme à la manière d’un blason en en faisant l’éloge. Nous allons premièrement nous intéresser à sa manière d’analyser le corps de cette femme.

Pour se faire, il utilise l’anaphore « Ma femme » afin d’accentuer l’importance de cette dernière dans son poème. L’emploi du pronom « ma » souligne la possession de la femme par le narrateur. Elle est donc décrite par une personne qui la connaît intimement. Lorsque le narrateur énumère les différentes parties du corps de la femme, il le fait de manière désordonnée. Il passe par exemple de ses « cheveux » à sa « bouche » en passant par sa « taille », ce qui peut signifier que tout chez elle le fascine et qu’il décrit son anatomie dans l’ordre dans lequel il la voit. De la même manière, il décrit ses « tempes », puis ses « épaules », et encore ses « doigts ». L’analyse de son corps est donc subjective car il ne la décrit pas manière ordonnée. Malgré ce désordre apparent, on peut distinguer trois parties dans ce poème : une première consacrée à la tête, une seconde aux membres et une troisième au tronc de cette femme. On peut également voire d’autres anomalies avec la présence de la pensée : « Aux pensées d’éclairs de chaleur » et de mouvements : « Aux mouvements d’horlogerie et de désespoir » alors que le reste du poème est basé uniquement sur le physique de la femme. Il n’en demeure pas pour autant moins exhaustif et décrit son anatomie dans de nombreux détails, des plus anodins aux plus intimes. André Breton semble donc avoir souhaité accentuer voire axer son analyse sur le physique de cette femme, se permettant cependant quelques invraisemblances.

Dans ce poème, l’auteur est très élogieux à propos de la femme et décrit un corps agréable. Lorsqu’il écrit « Ma femme à la taille de sablier » il compare la taille de la femme à l’étranglement qui compose un sablier, cette métaphore désigne donc la finesse de sa taille, symbole de beauté chez une femme. Il s’intéresse par la suite à sa bouche « de bouquets d’étoiles de dernière grandeur », il désigne alors ses dents. Les étoiles sont éclatantes, et le fait qu’elles soient « de dernière grandeur » amplifie cet aspect car la mesure de l’éclat d’une étoile est la grandeur. De plus, le mot « bouquet » permet de décrire l’harmonie de leur disposition dans sa bouche. On peut donc dire qu’il fait l’éloge de ses dents qu’il qualifie d’éclatantes à l’aide d’une métaphore. Il est également élogieux lorsqu’il écrit : « Ma femme aux épaules de champagne » car il utilise une métonymie, désignant les épaules d’une bouteille de champagne,

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