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Étude du poème L'ennemi de Baudelaire

Mémoire : Étude du poème L'ennemi de Baudelaire. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Novembre 2013  •  2 800 Mots (12 Pages)  •  2 584 Vues

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I – Présentation

Baudelaire occupe au XIXème siècle une place tout à fait particulière dans ce siècle riche de plusieurs courants poétiques : le Romantisme, le Parnasse et le Symbolisme. Il est un véritable carrefour. En effet, il emprunte certains thèmes aux Romantiques dont le moi du poète, le temps et la nature. Toutefois, il les renouvelle.

Aux Parnassiens, il emprunte la forme fixe du sonnet mais il se donne aussi de véritables libertés. Enfin, bien qu’il soit le précurseur du symbolisme par sa théorie des correspondances, lui donner une étiquette est difficile et réducteur. On préfère ainsi souvent le qualifier de poète de la modernité.

Une autre dimension de Baudelaire est celle de poète maudit qu’il partage avec Rimbaud et Verlaine. Il est à la fois malade physiquement, pauvre matériellement et malheureux moralement. Il est en effet placé sous conseil de tutelle en 1844 à l’âge de 23 ans. Sa vie littéraire commence alors.

Celle-ci tourne autour d’un recueil clé, Les Fleurs du Mal. Ce dernier connaît deux éditions : la première en 1857 qui comporte 100 poèmes est condamné pour immoralité. Baudelaire travaille alors une seconde version qui paraît en 1861 et se compose de 129 poèmes. Le poète a pour ambition d’extraire la beauté du Mal et d’en faire des fleurs (associées aux poèmes). Cf. La Charogne.

Ce recueil est composé de plusieurs sections qui sont un véritable itinéraire poétique et psychologique. Dans la première section, intitulée « Spleen et Idéal », Baudelaire lutte contre l’Ennui par l’amour et la création poétique. Cependant, le Spleen l’emporte et écrase son esprit. Il écrit ainsi dans son poème « Spleen » (LXXVIII) : « L’Angoisse atroce, despotique, sur mon crâne incliné, plante son drapeau noir ». Il essaie ainsi de se distraire dans la section 2 par différents moyens. Il s’évade dans la capitale française et rédige « Tableaux Parisiens », véritable spectacle de la ville qui ne suffit pas à le guérir.

Il a recours aux paradis artificiels dans la section 3, « Le Vin », et il est attiré par le vice dans la 4, « Fleurs du Mal ». Dans la partie « révolte », il a un sursaut en se retournant vers Satan et en appelle ensuite au grand voyage, au dernier remède dans la dernière section, « La Mort ».

Le recueil se termine toutefois sur une étrange note d’espoir : « plonger au fond du gouffre, Enfer ou Ciel, qu’importe ? Au fond de l’Inconnu pour trouver du nouveau ! ».

Le poème L’Ennemi fait partie de la première section, Spleen et Idéal, et il est l’un des premiers poèmes du recueil étant le numéro X. Baudelaire est alors aux prises avec sa lutte contre le Spleen.

Ce poème est particulièrement autobiographique et fait des allusions très claires à la façon dont Baudelaire perçoit sa vie. De plus, il est représentatif de la triple dimension du poète : ce poème est un sonnet, forme typique du Parnasse. Des thèmes lyriques et romantiques sont évoqués (le « moi » qui se rapproche de la nature et de la fuite du temps). Enfin, il utilise des images particulières qui rappellent le symbolisme

II – Lecture

III – Annonce de plan

I/ Baudelaire Parnassien

Ce poème est un sonnet

II/ Baudelaire Romantique

La certitude d’une vie manquée

L’Incertitude d’une vie meilleure

III/ Baudelaire Symboliste

Le Constat d’une vie Tragique

IV – Etude de détail

Axe 1 : Baudelaire Parnassien

 Le titre

Tous les poèmes n’ont pas de titre. Ainsi, certains ne sont qualifiés que par le premier hémistiche du poème comme ceux de Ronsard ou Hugo. Cependant, ce poème de Baudelaire en a un. Il s’intitule L’Ennemi et il se compose d’un substantif et d’un déterminant défini comme souvent chez Baudelaire. Ex : L’Albatros.

Dans ce titre, Baudelaire mélange à la fois le connu et l’inconnu. Le connu car visiblement le poète connaît l’ennemi puisqu’il l’évoque avec un E majuscule et un déterminant défini. Cependant, l’inconnu est lié au fait que cet ennemi est mystérieux pour le lecteur.

Il faut attendre relativement longtemps avant de le connaître. En effet, les trois premières strophes sont entièrement autour du poète. Seul le dernier tercet nous apprendra la nature de cet ennemi.

 La forme

La forme du poème est également particulière. Il s’agit d’une forme fixe qui crée une unité syntaxique et thématique entre les quatrains mais également entre les deux tercets.

Le plan est ainsi celui d’un sonnet ; on se demande alors quel est le plan thématique adopté par Baudelaire dans ce poème.

On peut tout d’abord isoler les deux quatrains en une première partie qui correspond au bilan de la vie passée. Les deux tercets sont réunis en un sizain qui évoque l’espoir du futur. Le plan serait ainsi binaire. Cependant, Baudelaire semble avoir choisi un autre concept.

On remarque alors que les deux premières phrases sont déclaratives. Cependant, le premier tercet est une phrase interrogative et le deuxième, exclamative. Le poème pourrait ainsi se diviser en trois mais le plan serait toutefois bancal.

Un petit indice nous indique le véritable plan choisi par Baudelaire, le tiret qui introduit le dernier tercet et pourrait correspondre à un soupir musical entre deux notes. Ainsi, ce tercet se détache du reste du poème ; la rupture s’effectue ici. Ce plan reste impair mais il est beaucoup plus original.

En effet, les trois premières strophes évoquent le « moi » du poète ; ce « moi » disparaît dans la dernière strophe, envahie par l’Ennemi. Baudelaire livre donc tout d’abord l’esprit d’un Homme victime et passif puis présente son bourreau.

Baudelaire a particulièrement travaillé la forme, la structure de son poème, suivant la technique parnassienne. Cependant, ce poème a également un véritable contenu qui rappelle des thèmes typiques du courant romantique.

Axe 2 : Baudelaire

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