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Étude du personnage Bérenger dans la pièce de théâtre Rhinocéros d'Eugène Ionesco

Commentaire d'oeuvre : Étude du personnage Bérenger dans la pièce de théâtre Rhinocéros d'Eugène Ionesco. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  29 Avril 2015  •  Commentaire d'oeuvre  •  734 Mots (3 Pages)  •  1 422 Vues

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Bérenger est le dernier personnage à ne pas avoir subi la métamorphose. La pièce se clôt donc sur un monologue final de Bérenger, dans sa chambre, où il semble cerné par les rhinocéros.

Le recours au monologue est ici justifié par l'évolution du « drame » qui a conduit à la métamorphose progressive de tous les personnages. Bérenger est le dernier homme, il n'a plus d'interlocuteur. Un accessoire sur scène souligne cette situation : la glace ; Bérenger se parle de fait à lui-même (« il va vers la glace »l.3, « il contemple sa poitrine dans la glace »l.12).

Aucune marque du discours dialogué, fréquemment utilisé au sein même d'un monologue : celui-ci n'est pas exactement seul sur scène : il est cerné par les rhinocéros, figurés par les têtes et dont la présence est accentuée par les barrissements. D'ailleurs, à la fin du monologue, Bérenger semble s'adresser à ces rhinocéros, dans une forme de défi final :

Il se retourne face au mur du fond [...] tout en criant ».

Les rhinocéros sont connotés positivement. Le contraste de la beauté et de la laideur (« je ne suis pas beau »l.1, « ce sont eux qui sont beaux »l.3) est développé à travers les oppositions de formes (« corne »l.5, « Front plat »l.6 et « traits tombants »l.7), de texture (« moites »l.11, « rugueuses »l.11 / ...) ou de couleur (« trop blanc »l.13, « magnifique couleur vert sombre »l.15).

Enfin, les barrissements apparaissent comme des «chants »l.17 opposés à la faiblesse de sa propre voix, humaine. On aboutit dès lors à un éloge des rhinocéros qui révèle que la solitude et la différence, c'est-à-dire le simple fait d'être soi, sont difficiles à porter, à assumer.

Le sentiment dominant de Bérenger est ici la honte (« j'ai trop honte »l.31). Le monologue exprime la douleur de Bérenger, qui est d'abord douleur d'être lui-même. Ponctuation expressive : phrases exclamatives, interjections (« hélas ! »l.5 «ah ! »l.14), répétitions désespérées (« jamais, jamais »l.28).

les formules comparatives révèlent le désir de devenir rhinocéros : « être comme eux »l.5, « faire comme eux » l.19. Enfin, Bérenger tente d'adopter le barrissement ce qui confère à la scène une véritable dimension de farce tragique.

Le discours de Bérenger évolue: le début du passage reste empreint d'un espoir de changement (« ça viendra peut-être »l.l.7), puis après la tentative de barrissement, c'est le constat d'échec : « je ne deviendrai jamais rhinocéros »l.28 .Bérenger ne parvient pas en effet à se transformer en rhinocéros.

Le monologue multiplie aussi les aveux directs d'impuissance par l'abondance des phrases négatives : « non, ce n'est pas ça »l.20, « je n'arrive pas à » l.23). Le caractère définitif de cette impossibilité à être rhinocéros est enfin souligné par les adverbes «jamais »l.28, « plus » « trop tard »l.26.

Si Bérenger reste homme, c'est d'abord non par héroïsme, mais par impossibilité profonde de céder au « charme» de suivre les autres.

Bérenger sort dans ses derniers mots de sa léthargie et de ses tentations de céder à la rhinocérite. Ce changement apparaît dans la

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