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Étude du dénouement de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

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Par   •  2 Mars 2014  •  1 437 Mots (6 Pages)  •  1 215 Vues

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A la fin de l’acte IV, Dom Juan a lancé un dernier défi à la statue du Commandeur en acceptant d’aller souper avec elle. Il fait en fait figure de condamné en sursis depuis l’acte III. Ce dénouement se fait attendre grâce aux multiples fuites de Dom Juan, dont l’habile conversion (Acte V, Scène 2) n’est en fait qu’hypocrisie qui précipite sa chute [souvenez-vous que c’est cette figure de l’hypocrite qui est centrale chez Molière, qui poursuit ainsi, de manière masquée, sa critique des faux dévots, après Tartuffe] : deux courtes scènes, qui ne respectent pas les règles du dénouement classique [= tous les personnages se retrouvent en scène, le sort de chacun est fixé]. Dom Juan livre ici son dernier combat contre Dieu en défiant la Statue : intervention du merveilleux qui donne un caractère spectaculaire à ce châtiment.

Dans quelle mesure ce dénouement est-il spectaculaire et symbolique ? = Un dénouement spectaculaire, rapide et ambigu.

I) Un dénouement rapide et spectaculaire 1) intensité dramatique

Dénouement attendu avec effets d’annonce qui rythment la pièce dés le début si l’on pense à l’ironie tragique des propos de Sganarelle : « suffit qu’il faut que le courroux du Ciel l’accable quelque jour » ou de Done Elvire.

Rapidité : en trois mouvements, avec affrontement de Dom Juan et du Spectre qui devient une représentation du Temps, puis l’arrivée de la Statue du Commandeur qui châtie le libertin et un épilogue de Sganarelle qui pleure la perte... de son argent !

Effet de crescendo jusqu’à l’engloutissement de Dom Juan. Effet d’urgence également avec la dernière mise en demeure du spectre : « Dom Juan n’a plus qu’un moment » ; le « ici » a valeur de « maintenant, tout de suite ». Multiplication des coups de théâtre avec l’apparition du spectre et de la statue.

2) Spectaculaire grâce à l’intervention du merveilleux : (triomphe de l'esthétique baroque : intervention du surnaturel, (le spectre, la statue...) et utilisation de machines spectaculaires, ancêtres de nos "effets spéciaux".)

Très spectaculaire, dans la tradition des pièces à machines : Voix, bruit, vision (dispositif scénique) ... Recours à l’imagerie traditionnelle du châtiment infernal: le corps du libertin s’embrase : « un feu invisible », « un brasier ardent » accompagné de « tonnerre » et « éclairs ».

Le spectre: d’abord une voix. Symbole de la mauvaise conscience, des morts qui viennent se venger, des femmes outragées: prend en effet l’apparence d’une femme. Puis Métamorphose en allégorie du Temps : // à la Mort ici, avec « la faux à la main ». Signe fort, car le libertin vit dans l’instant,

souvenez-vous des différentes mises en scène : dans le film de Marcel Bluwal en noir et blanc : immense statue qui remue la tête, sorte de « vertige » de Dom Juan qui tombe dans une spirale infernale ; celle de Daniel Mesguisch où des statues féminines font disparaître (sous les draps) le libertin sous l’œil de tous le personnages de la pièces, réunis pour le châtiment comme dans les tragédies antiques ; et enfin, celle d’Armand Delcampe avec son tonnerre, ses feux d’artifice et cet immense escalier que monte Dom Juan, la main tendue.

Mlle Grilli Séquence 3 : Théâtre ; texte et représentation Premières

dans le plaisir du présent, sans passé (oubli des femmes rencontrées, sans regret ni remords !) ni projection dans un futur où règne la divinité. On l’a vu par exemple improviser avec les paysannes : pressé de jouir et de conquérir sur le champ ; en lutte ici contre un représentant de l’éternité.

Annonce la Statue du Commandeur : écho au sous-titre, Le Festin de Pierre, (qui est, je vous le rappelle, une mauvaise traduction du « convive de pierre » de Molina) avec le rappel de l’invitation : « à venir manger avec moi ». En la défiant, Dom Juan a transgressé un interdit fondamental, la frontière entre le monde des vivants et celui des morts. C’est aussi une figure de la permanence, de l’immobilité « arrêtez, Dom Juan » qui vient punir l’inconstant, celui qui ne voulait/ne pouvait pas s’arrêter (voir la tirade sur l’inconstance et le champ lexical de l’arrêt, du lien associé à la mort)

Ironie du sort : Dom Juan donne la main à la statue, en signe d’engagement, main qu’il a donnée à toutes déjà, en bon « épouseur à toutes mains », mais comme un piège.

= deux réactions différentes : couardise et courage. Sganarelle sert de contrepoint comique

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