LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Étude de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière

Commentaire de texte : Étude de la pièce de théâtre Dom Juan de Molière. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2013  •  Commentaire de texte  •  794 Mots (4 Pages)  •  795 Vues

Page 1 sur 4

On peut voir : un Don Juan joueur, presque enfantin, qui s’amuse de et avec M. Dimanche, un virtuose de la parole, qui improvise et sait comment séduire par les mots, un grand aristocrate qui méprise les valeurs bourgeoises. Mais aussi un Don Juan cruel, qui s’acharne sur M. Dimanche humilié, qui ne paye pas ses dettes, qui transgresse les valeurs morales, sociales, économiques.

Une première contribution : « Pour ma part, je trouve cette scène avec M. Dimanche très précieuse pour montrer aux élèves la différence (essentielle !) entre un noble et un bourgeois - qu’ils confondent généralement : ils sont "riches" l’un et l’autre... Molière écrit pour les nobles et ses pièces sont avant tout jouées à la Cour. Il va dans le sens de son public en ridiculisant les bourgeois qui veulent jouer à être nobles (le Bourgeois Gentilhomme) ou en se moquant des banquiers qui croient aux vertus de l’épargne (l’Avare). En effet, un noble ne doit pas épargner, il doit tout donner, et même gaspiller (fêtes, banquets...). L’épargne et l’économie sont des vertus uniquement bourgeoises. Dans cette scène, Molière semble dire à son public endetté : voici comment vous débarrasser de vos créanciers roturiers. Les spectateurs nobles en profiteront pour se moquer de la vision bourgeoise étriquée de la famille de M. Dimanche : ses enfants, son petit chien... (comme c’est moderne !). Les valeurs nobles sont bien différentes : l’honneur, le nom. En même temps, il s’agit d’un vol caractérisé et d’un "abus de position dominante" : n’importe qui peut le reconnaître. Les nobles rient donc jaune. Et c’est toute l’ambiguïté de la pièce : un grand seigneur (méchant homme) critiqué par un roturier (Molière) devant d’autres nobles et grands seigneurs... Pas facile à faire accepter ! »

Une seconde contribution : « J’ajoute, pour la scène avec M. Dimanche, qu’elle est essentielle si on tient compte de l’analyse de Michel Serre dans Hermès ou la communication : selon lui, Don Juan c’est aussi celui qui pervertit l’ordre social en refusant de s’intégrer dans la circulation des biens, donc dans l’ordre social, "un don pour un don", l’offre et l’échange. Cela permet de comprendre le tout début de la pièce, "Quoi qu’en dise Aristote et toute la philosophie, il n’est rien d’égal au tabac" (voir la synthèse n°197, Molière et le tabac. Sganarelle explique que l’échange du tabac, en offrir à la ronde, c’est le modèle de la vertu, cela rend vertueux. Ce serait un paradigme de la pièce tout entière, la vie sociale repose sur la circulation des biens. Et le fait est que Don Juan prend (des femmes) mais ne rend pas, il "paye" les autres de paroles, il truque en prenant quelque chose pour rien. Donc la scène avec M. Dimanche, en plus de toutes les analyses sur "Don Juan grand seigneur qui ne paye pas ses dettes", ou "Don Juan transgressant chacun des dix commandements", ou "Don Juan méprisant les autres", ou "Don Juan maître de la parole manipulatrice", est essentielle : il ne paye pas ses dettes, de même qu’il ne paye pas la "dette" contractée en épousant Elvire pour l’abandonner, qu’il se félicite d’être acquitté pour le meurtre du Commandeur, sans "payer" ce meurtre par un remords, etc. On pourrait cependant réfléchir

...

Télécharger au format  txt (4.8 Kb)   pdf (68.5 Kb)   docx (9.6 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com