Étude de la nouvelle Boule de Suif de Guy de Maupassant

Boule de Suif de Maupassant

Résumé :

L'histoire se déroule pendant la guerre de 1870, durant l’hiver. Le récit commence au moment où les troupes françaises se replient et l'envahissement de Rouen par les prussiens. Désireux de s’enfuir vers Dieppe dix personnes se trouvent dans l’espace clos d’une diligence pour effectuer le voyage. Il y a là un couple de commerçants, deux couples de la bourgeoisie et de la noblesse, deux religieuses, un démocrate, et Boule de suif, une prostituée, dont la présence suscite d’abord la méfiance et l’indignation.

Comme le voyage s’annonce pénible en raison de la présence de la neige sur la route les voyageurs n’ayant pas apporté avec eux des victuailles sont généreusement nourris par Boule de Suif qui partage avec chacun d’entre eux ses provisions.

Alors que la diligence doit s’arrêter à l’auberge de Tôtes, occupée par les Prussiens, l’officier en chef exige comme condition de la reprise de leur voyage que Boule de Suif l’honore de ses faveurs. En raison de ses opinions politiques (Bonapartiste) elle refuse l’occupation de son pays par les prussiens ce qui l’avait conduit autrefois à étrangler un soldat ennemi. Il n’est donc pas question pour elle de céder aux chantages de l’officier.

Chacun des protagonistes s’emploie allusivement en convoquant des figures historiques et bibliques à justifier le sacrifice de Boule de Suif.

Elle acceptera finalement de passer la nuit avec l’officier.

Le lendemain matin alors que tous se retrouvent à nouveau dans la diligence personne n’adresse plus la parole à Boule de Suif désormais méprisée en raison précisément de l’acte que chacun l’avait engagé à commettre.

Quand arrive l’heure du repas, aucun des voyageurs ne partagent son déjeuner avec Boule de Suif qui ne s’était pas soucier cette fois d’emporter de la nourriture. Elle fait l’épreuve, impuissante, de l’étendue de leur mépris et de leur ingratitude.

Avis :

J’aimerais d’abord souligner la très grande qualité littéraire de cette nouvelle qu’Emile Zola qualifiait de chef d’œuvre. Le sens aigu de l’observation des personnages, la qualité poétique de descriptions des paysages normands sous la neige, la dimension dramaturgique du récit nous éblouit. Si l’on compare les deux scènes du repas où l’une partage tout ce qu’elle possède avec tous alors que dans l’autre la société bien-pensante de l’époque se réserve le partage des richesses. On comprend que pour Maupassant le personnage de la prostituée est en tant que tel un révélateur de l’hypocrisie, de la bassesse morale de la haute société. Maupassant nous engage à nous identifier à un être marginal et à lui reconnaître l’essentiel de ce qui fait un être humain : ses qualités de cœur. Il faut ajouter que Maupassant se livre à une critique féroce de l’inutilité de la guerre et du caractère nuisible des militaires.

Passage :

P64-65

Je vais vous lire un passage où Maupassant, par la bouche de Mme Follenvie l’épouse de l’aubergiste dénonce la vanité de la guerre offensive menée par des rois assoiffés

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