Étude de la nouvelle Boule de Suif de Guy de Maupassant

(SA) Le courant réaliste, qui s'étend sur la deuxième moitié du XIXe siècle, rejette l'idéalisme et le sentimentalisme du courant romantique qui le précède. Les écrivains réalistes s'inspirent de la vie quotidienne des « petites gens ». Ils se donnent comme mission de décrire, sans adoucir la réalité cruelle et sans pitié du monde. (SP) Ainsi, publiée en 1880, la nouvelle Boule de Suif de Guy de Maupassant est une nouvelle appartenant au courant réaliste. (SD) On peut le démontrer grâce à la mise en scène très détaillée de la nouvelle et des personnages utilisés par de Maupassant qui correspondent à la réalité de l'époque réaliste.

(IP1) En premier lieu, l'entière mise en scè ne du texte est un élément très important qui vise à créer un effet de réel chez le lecteur. (Arg1A) Effectivement, « Boule de Suif » contient de nombreux lieux réels. (PR1a) Par exemple, les endroits tels que « la Seine » (p.37), « Saint-Sever» (p.37), « Bourg-Archard » (p.37) et « le cours de la rivière, vers Croisset, Dieppedalle ou Biessart » (p.39) sont mentionnés par Maupassant. De plus, lorsqu'« une masse noire descendit de la côte Sainte-Catherine, tandis que deux autres flots envahisseurs apparaissaient par les routes de Darnetal et Boisguillaume. » (p37), la côte fait référence à un faubourg situé à l'est de Rouen et par lequel entrèrent les Prussiens le 6 décembre 1870. Évidemment, ce sont tous des endroits en France, et leur rôle dans le texte permet au lecteur de visualiser exactement, dans les moindres détails, où se passe l'action. (Arg1B) Ensuite, l'auteur mentionne plusieurs faits historiques de l'époque. (PR1B) En effet, il parle de « La Garde nationale » (p.37), qui est la formation locale des civils en 1789. D'ailleurs, « Pendant plusieurs jours de suite, les lambeaux d'armée en déroute avaient traversé la ville » (p.36). Cette citation peint l'image des militaires déchirés psychologiquement et physiquement par les blessures de guerre, et les éprouvantes batailles entre les armées prussiennes et françaises du XIXe siècle. (PT) Bref, tous ces éléments vrais de la nouvelle aident le lecteur à se reconnaître dans le récit – ce qui est une caractéristique propre au réalisme.

(IP2) En second lieu, les personnages de la nouvelle restent conformes à la réalité de leurs classes sociales. (Arg2A) Notamment, la façon dont Cornudet est traité par les autres personnages. (PR2a) Comme le prouve ce passage : « Les trois hommes aussi, rapprochés par un instinct de conservateurs à l'aspect de Cornudet, parlaient argent d'un certain ton dédaigneux pour les pauvres » (p.46). Il s'agit ici d'une comparaison, car les trois hommes comparent Cornudet, à un pauvre. Ils sont des bourgeois riches et hauts placés, qui ont du dédain pour les pauvres qu'ils considèrent comme moins que rien. De plus, ses croyances politiques n’amusent guère la bourgeoisie. Lorsque Cornudet se met à siffloter la Marseillaise, « Le chant populaire, assurément, ne plaisait point à ses voisins. Ils devinrent nerveux, agacés, et avaient l’air prêts à hurler comme des chiens qui entendent un orgue de barbarie » (p.80). (Arg2B) En outre, l'attitude par rapport à Boule de Suif est encore pire. (PR2B) « Le mépris des dames pour cette fille devenait féroce, comme une

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