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Étude de l'article Autorité de Denis Diderot

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Par   •  6 Novembre 2013  •  1 722 Mots (7 Pages)  •  1 423 Vues

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Denis Diderot

article «Autorité »

(Introduction)

Denis Diderot (1723-1784) est un écrivain philosophe ayant essayé tous les genres littéraires, aussi bien le théâtre que le roman avec Jacques le Fataliste. Destiné dans son enfance à une carrière ecclésiastique, il va évoluer vers les idées matérialistes au gré de ses lectures, rejetant plus les excès de la religion que la religion elle-même. L’article « Autorité » paraît en 1751 dans le premier volume de l’Encyclopédie, projet visant à permettre aux hommes de se libérer de leurs préjugés, de l’autorité et de leurs peurs diverses, ouvrage qu’il a rédigé principalement avec d’Alembert. Diderot y aborde une réflexion sur les fondements de la monarchie absolue. C’est un texte argumentatif qui énonce une idée très nette peu à peu construite : c’est au peuple que l’autorité appartient fondamentalement.

Le texte linéaire se compose de quatre paragraphes : le premier est un préambule où il définit l’autorité naturelle ; dans le deuxième il dénonce l’autorité politique imposée par la force. Le troisième paragraphe sert de transition pour introduire le quatrième paragraphe dans lequel il définit une autorité politique consentie et contrôlée en introduisant des références à la religion catholique.

(Premier paragraphe : l’autorité naturelle ou les origines de l’autorité)

Le premier paragraphe de l’article « Autorité » de l’Encyclopédie sert de préambule, l’argumentation commence par une réfutation («aucun  n’a reçu le droit de commander aux autres») qui consiste en une périphrase pour représenter l’autorité. Il complète cette définition d’une affirmation où la liberté est comparée au don divin. Dès le début il instaure donc un système d’opposition (« n’a reçu »/« est un présent » ou « aucun homme »/« chaque individu » ou « le droit de commander »/«le droit d’en jouir ») afin d’introduire l’idée principale de son article : la source de l’autorité ne peut donc être naturelle, il faut la chercher ailleurs.

Le présent de vérité générale est une manière de faire preuve d’objectivité : utilisation de «on», pronom de généralité ou alors de « il » qui donne une dimension objective et une impression de neutralité à l’article, tout en présentant la thèse comme universelle.

Pour Diderot, l’autorité vient de la nature (paternelle), de la force, ou du consentement.

Le texte est rédigé de manière affirmative, voire péremptoire (« aucun homme », « chaque homme a le droit », « toute autre autorité »), l’auteur exprime sa certitude par des modalisateurs (« aucuns », « chaque », « toute autre autorité »…) et par des verbes d’obligation (« ne peut ni ne doit »…). On dénote une répétition du mot « droit ».

Diderot admet donc que la nature ait pu établir une autorité qui est celle du père de famille («si la nature a établi quelque autorité»), cependant cette autorité a des limites (emploi du connecteur logique d’opposition «mais», «borne», «elle finirait aussitôt que»...). L’emploi du terme «quelque» minimise l’importance de cette autorité : Diderot pense en effet que l’autorité naturelle est limitée dans le temps («aussitôt que les enfants seraient en état de se conduire») et la famille. Dès que l’enfant est adulte, il peut se gouverner lui-même et de ce fait l’autorité paternelle cesse dès qu’elle n’est plus exercée dans le cadre familial.

(Sous partie : autorité non naturelle)

D’après Diderot il existe deux sortes d’autorité non naturelle : la violence et la force (illégitime) et le consentement du peuple (légitime). Le ton est toujours péremptoire avec le subjonctif à valeur d’ordre «qu’on examine bien […] toujours». Diderot conclut rapidement ce paragraphe en ne laissant que deux alternatives aux origines de l’autorité, l’autorité de fait (fondée sur la loi du plus fort, de la force d’un seul) et l’autorité de droit (fondée sur le consentement de tous, un contrat entre gouvernants et gouvernés) qui seront développés dans les paragraphes suivants.

(Autorité politique imposée par la force)

Ce deuxième paragraphe commence par une anaphore de «La puissance» et un champ lexical de la violence («la violence », «la force», «les plus forts») sur le thème de l’usurpation. Diderot met en évidence le rapport de force qui oppose l’individu qui domine tous les autres et ceux qui sont dominés grâce aux termes «celui-ci»/«ceux qui», «ces divers […] qui commandent»/«obéissent […] ils». D’après lui cette autorité est contestable («usurpation », «joug», «n’est qu’une», «ne dure autant que»), le pouvoir est arbitraire et illégitime («tyran») et a des limites qui découlent de la nature même de l’autorité, c'est-à-dire de la force (ligne 15). Cette autorité repose sur un rapport d’instabilité avec insistance sur la durée (« ne dure autant que», «deviennent à leur tour», «secouent»). Le rapport de force peut s’inverser, Diderot évoque une situation de renversement politique, allusion à la révolution. Il réalise une antiphrase en exprimant le contraire de ce qu’il pense (ligne 15) car d’après lui la loi du plus fort (référence intertextuelle au «Loup et l’Agneau» de La Fontaine) n’est pas une vraie loi. Les termes antithétiques «fait» et «défait» s’opposent. Le retournement de situation se fait dans un monde de non droit car «aucun homme n’a le droit de commander aux autres».

(Paragraphe de transition entre l’autorité par la force et celle par le consentement)

Ce troisième paragraphe sert de transition

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