Étude de l'acte V, scène 7 de la pièce de théâtre Lorenzaccio d'Alfred de Musset

Acte V, scène 7

Clefs d’analyse

Compréhension

● Caractériser la « gaieté triste » de Lorenzo dénoncée par Philippe.

L’expression elle-même est un oxymore. Lorenzo n’exprime directement aucune tristesse, et il fait preuve d’humour, mais il traite en réalité de sa désespérance. Cette lucidité face au malheur lui donne un aspect plus effrayant encore aux yeux de Philippe.

● Relever les expressions qui l’expriment dans ses répliques.

« le bon Dieu ne manquera pas de faire placarder ma condamnation éternelle » : Lorenzo fait ici preuve d’un humour très noir, il finit son amplification par l’absurde et envisage avec dérision sa propre mort. Cette dérision est encore soulignée par l’usage de l’expression familière « bon Dieu » pour parler de Dieu.

Les comparaisons

● Relever les différents objets auxquels se compare Lorenzo.

Les objets auxquels se compare Lorenzo sont : une statue de fer blanc ; une machine à meurtre.

● Chercher des indices renvoyant à la thématique du masque dans le discours de Lorenzo.

Lorenzo évoque de nouveau ses vêtements et, au-delà de cela, son rôle, qui lui colle à la peau comme la tunique du centaure Nessos laquelle, dans les récits de la mythologie grecque, s’attache au corps d’Héraclès et lui fait ressentir des douleurs insupportables : « Je porte les mêmes habits... ».

Le langage

Petits Classiques Larousse -2- Lorenzaccio de Musset

Réflexion

● Expliquer le terme « misère » employé par Lorenzaccio.

Lorenzo signifie par là que presque rien n’a changé en lui. En réalité, il pense le contraire, et fait donc preuve d’ironie. Rien n’a changé extérieurement en lui, mais il n’a plus aucune raison de vivre : son projet de meurtre est accompli et n’a eu aucune suite positive, et sa mère est morte.

● Discuter l’importance de la disparition du corps de Lorenzo.

Lorenzo n’a pas de tombeau. Son acte n’a eu aucune conséquence : c’est comme s’il n’avait pas été commis. Or, seul ce meurtre justifiait l’existence de Lorenzo et a reflété sa vérité. Il est donc logique que Lorenzo disparaisse complètement lui aussi, et qu’il ne laisse aucune trace, qu’il n’y ait aucune commémoration possible.

La mort

● Expliquer la concomitance de la mort de Lorenzo et celle de sa mère, rapprochées artificiellement par Musset dans la pièce.

La mère de Lorenzo constituait le dernier lien charnel, matériel, qui le rattachait à la vie et au monde des hommes. Il était déjà vidé de sa substance avec la vaine réalisation du meurtre d’Alexandre et, une fois ce dernier lien coupé, il n’a plus aucune raison de vivre.

● Discuter les autres symptômes qui font de Lorenzo un mort en sursis depuis le début de la scène.

Lorenzo

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