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Étude d'un roman

Cours : Étude d'un roman. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  16 Mai 2014  •  Cours  •  1 075 Mots (5 Pages)  •  659 Vues

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Lorsque ce but précis est détruit par la maladie, Colin est anéanti, confronté à des événements négatifs au cœur de ses désirs fondamentaux et touchant directement son environnement. C’est par l’épanouissement de son amour qu’il tente de guérir sa femme. Cet amour grandissant est symbolisé par des fleurs :

Chloé était allongée sur son lit, […]. Autour d’elle, il y avait beaucoup de fleurs et surtout des orchidées et des roses. Il y avait aussi des hortensias, des œillets, de camélias, de longues branches de fleurs de pêcher, et d’amandier, et des brassées de jasmin. Sa poitrine était découverte et une grosse corolle bleue tranchait sur l’ambre de son sein droit.

[…]

- Quelles jolies fleurs! dit Alise. Colin est en train de se ruiner, ajouta-t-elle gaiement pour faire rire Chloé. (p. 217)

Vian fait ici l’étalage de types de fleurs par une énumération détaillée et utilise cette métaphore afin de matérialiser et de quantifier l’amour de Colin envers Chloé pour le mettre en valeur. La métaphore entre les fleurs et l’amour illustre également la déchéance de leur amour par le nénuphar dans le poumon de Chloé, qui ne cesse de grandir. Ainsi, Colin se ruine complètement dans l’achat de tonnes de fleurs, ce qui contribue davantage à l’exposer à la déchéance mélancolique lorsqu’il se voit obligé de travailler pour survivre et sauver sa femme.

Entre alors en compte le statut d’emploi, faisant partie des facteurs d’influence socio-environnementale chez un dépressif. Son travail l’affecte directement de façon physique et émotionnelle. Cet aspect est mis de l’avant par la critique évidente dont Vian fait part ouvertement à propos des conditions ouvrières. Grâce à une corrélation établie entre le milieu ouvrier et le milieu carcéral, l’auteur présente la détresse du personnage par l’entremise directe de son environnement. Effectivement, les travailleurs sont représentés comme des machines qui se meurent afin de gagner un peu de sous dans un milieu oppressant et glauque. Vian détaille les moments de Colin dans l’usine à l’aide d’un environnement noir aux teintes de rouge :

Comme d’habitude, il trébucha sur le seuil de la porte métallique du passage d’accès aux ateliers et une bouffée de vapeur et de fumée noire le frappa violemment à la face. […] Le passage était très sombre, éclairé tous les six mètres par une ampoule rougeâtre dont la lumière ruisselait paresseusement sur les objets lisses, s’accrochant pour les contourner, aux rugosités des parois et du sol. (p. 257)

Le rouge «renvoie à la souffrance des hommes, damnés dans un monde devenu lui aussi semblable à l’enfer»(3) . La noirceur rappelle la froideur des usines et leur environnement métallurgique et sombre. Cet espace péjoratif a une grande influence sur Colin, qui l’amène à donner sa jeunesse en travaillant dans une usine de fabrication de fusils. Ce vieillissement prématuré montre le désespoir de celui-ci quant au futur, comportement récurrent chez les dépressifs.

Dans L’Écume des jours, l’environnement non seulement affecte le personnage mélancolique mais l’accompagne également. En effet, l’espace et le temps suivent les états d’âme de Colin, majoritairement par l’accélération du temps et le rapetissement de son espace vital.(4) D’abord, la dégradation du temps par une accélération, au-delà du bris de la successivité des saisons, - puisque le récit passe du printemps à l’automne,

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