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Voltaire, Questions sur l'Encyclopédie, article ''homme''

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Par   •  2 Avril 2018  •  Commentaire de texte  •  1 596 Mots (7 Pages)  •  5 239 Vues

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Voltaire très engagé dans la philosophie des Lumières poursuit l’œuvre emblématique qu’est l’Encyclopédie en publiant en 1770 Les Questions sur l’Encyclopédie. Dans ce « complément » à l’Encyclopédie il nous livre ses pensées sur divers sujets. Dans l’article « Homme » de son ouvrage Voltaire cherche à démontrer que l’homme est fait pour vivre en société contredisant ainsi son adversaire Rousseau qui soutient la thèse inverse. A l’aide d’une réfutation habile et d’un style rhétorique grandiose Voltaire cherche à montrer que sa thèse est la meilleure. Nous nous demanderons comment il parvient à convaincre son lecteur. Nous nous intéresserons d’abord à la thèse qu’il défend, nous étudierons ensuite la façon dont il s’attaque à l’adversaire et enfin nous verrons l’utilité de la comparaison avec le monde animal.

        Dans son article Voltaire utilise divers outils rhétoriques pour confirmer la thèse qu’il défend : l’homme est un être social, afin que celle-ci apparaisse logiquement comme irréfutable aux yeux d’un lecteur.

        On constate tout d’abord que l’article est écrit majoritairement au présent de vérité générale : « tous les hommes (…) vivent en société » (l.1) ou encore « Chaque animal a son instinct ; et l'instinct de l'homme, fortifié par la raison, le porte à la société comme au manger et au boire » (l.11). Cette valeur gnomique véhicule une thèse toujours vraie. Elle apparait donc déjà comme irréfutable.

        On voit également que le locuteur ne s’implique pas dans son discours : il est totalement effacé, l’auteur se contente de dire « on » (l.1 et 3). L’utilisation d’un pronom indéfini permet à l’auteur de généraliser son propos comme si ce n’était pas seulement lui qui parlait mais bien tout le monde dans le but de faire adhérer chaque lecteur individuellement à sa thèse. Celle-ci semble donc la plus évidente contrairement à la thèse adverse.

        L’auteur utilise en outre une argumentation d’expérience fondée sur la science et des faits observés : « on a découvert », « on n’a jamais vu » (l.1 et 3) : cette démarche, opposée à la thèse adverse, accentue une nouvelle fois le fait que la thèse défendue est irréfutable : elle se fonde sur des faits existants qui montrent qu’il a raison.

        Enfin, le lecteur n’a pas le choix d’être convaincu que l’homme est un être social. En effet l’hyperbole « dans les pays les plus affreux et les plus incultes » (l.1) insiste sur son propos, tout comme l’énumération des propositions subordonnées circonstancielles commençant par l’anaphore du pronom « où » (l. 3-5). En outre l’adverbe « jamais » (l.3) placé en début de phrase accentue le fait que la thèse adverse est impossible.

La thèse apparait encore irréfutable grâce aux nombreux chiasmes et parallélismes utilisés par Voltaire : « chaque animal-instinct/instinct-de l’homme » (l. 11) et « le besoin de la société/éloignement de la société » (l.12-13).

Ainsi Voltaire utilise un certain nombre de ressources de la rhétorique pour convaincre que sa thèse est irréfutable. Il va également s’aider de la thèse adverse dont le discrédit est mis au service de son propos.

        Voltaire, pour mieux mettre en lumière sa propre thèse cherche à tourner en ridicule la thèse de son adversaire Rousseau qui défend l’idée que l’homme n’est pas social par nature. Voltaire dans un registre polémique attaque avec ironie cette thèse.

        Tout d’abord pour discréditer la thèse adverse, Voltaire mène une argumentation ad hominem. Il utilise un lexique péjoratif pour désigner son adversaire : « quelque mauvais plaisant » (l.5). L’adjectif « mauvais » associé à l’adjectif indéfini exagère l’attaque de Voltaire envers Rousseau. Il ajoute que ce dernier semble « fou » et gonflé d’orgueil en disant « ont abusé de leur esprit » (l.5). Il surenchérit avec « ont hasardé le paradoxe étonnant » (l.6) faisant ainsi passer la réflexion de son adversaire comme peu digne de foi et illogique dans la mesure où elle n’est fondée sur aucune démarche scientifique prouvée et observable.

        Ce hasard, ce paradoxe est alors démontré dans l’argumentation par l’absurde menée par Voltaire pour ridiculiser la thèse adverse : « les harengs (…) voyager de compagnie. » (l.7-10). Les harengs et les grues sont des animaux qui voyagent exclusivement « en société » ainsi Voltaire prend cet exemple pour ridiculiser la thèse de Rousseau en utilisant des termes juridiques inadéquats quand il s’agit de lois naturelles : « excès de corruption » et « violation du droit naturel ». Son argumentation est donc absurde et permet de montrer que la thèse de son adversaire n’a donc aucun fondement.

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