Vacance à Kayar

C’était le 10 Juin 2009, pendant les vacances d’été, comme mes parents étaient partis à la mecque ensemble, ma sœur et moi avions décidé de passer quelques jours à Kayar chez mes grands-parents.

Kayar est un petit village du Sénégal situé à environ 100km de la ville de Dakar.

La maison de mes grands-parents était dans d'une grande concession avec plusieurs cases faites en banco et de toits en pailles.

Un grand poulailler se tenait au coin, à coté d'un enclos de chèvres et de moutons. On trouvait également un puis profond d'eau douce prés du baobab géant datant d'une cinquantaine d'années. Celui-ci projetait une large ombre sur presque toute la maison et la maintenait dans une atmosphère de grande fraîcheur.

On pouvait voir tout autour du puis Aicha et Fatou, deux jeunes femme d'une vingtaine d'années qui puisaient de l'eau et remplissaient les canaris alignés en ligne droite.

Un groupe d'oiseaux perchés sur les branches du baobab gazouillaient et donnaient un beau spectacle aux enfants qui cherchaient à les imiter.

A la tombée de la nuit, alors que toute la concession était plongée dans un profond sommeil, Je me levais pour aller aux toilettes lorsque soudain j’aperçus une forme lumineuse qui donnait l'impression de se détacher du sol. Elle m'apparut tout d'abord vaguement comme une lumière qui tourbillonnait sur elle même. Je me dis: " ceci doit être un bout de bois qui brûle ou un feu que les femmes du village ont dû oublier d'éteindre après avoir préparé le repas du soir.

Mais, plus je m'approchais, plus cette lumière prenait une forme plus ou moins distincte. Elle mesurait environ un mètre de haut et se projetait dans tous les sens comme des bras enflammés.

Je restais immobile devant ce spectacle mystérieux, prise de panique.

Je fermais les yeux pendant deux minutes puis je les rouvris. Elle n’était plus là.

- C’est simplement une hallucination, dis-je.

Cela devait être simplement dû à la fatigue. En effet, le long voyage que ma petite sœur Mamita et moi avions entrepris depuis Dakar pour venir à Kayar nous avait pris 6 heures de route.

On avait dû descendre du taxi-brousse pour emprunter des pistes rocailleuses à bord d’une charrette que tirait avec peine un vieux cheval.

Lorsque je sortis des toilettes pour regagner notre case, la lumière apparut encore. Cette fois, elle devint plus insistante comme si elle cherchait à attirer mon attention. J’avais peur et j’avais envie de crier au secours mais j’avais peur de me faire traiter de folle par tout le village. Je décidais de garder mon sang-froid et je me dirigeais en toute vitesse vers la porte de notre case.

Mamita, criais-je, dés que je rentrais dans la case où je trouvais ma sœur allongée sur son lit.

Elle sursauta comme surprise par l’intonation de ma voix. Je ne m’étais pas rendue compte que j’avais crié si fort. J’essayais de reprendre mon souffle.

-Qu’as-tu, me demanda t- elle?

-J’ai vu une lumière étrange dans la cour.

Elle me regarda d’un air incrédule et moqueur

-Tu dois être très fatiguée Aby, me répondit-elle

-Y a rien ici, viens te coucher et n’y penses plus.

Je ne réussis à dormir que tard dans la nuit car cette image continuait à m’obséder.

Le lendemain matin, j’allais dans la case de mon grand-père Alpha pour lui dire bonjour. Il était de coutume dans le village de se rendre tous les matins chez le patriarche pour lui témoigner respect et reconnaissance d’avoir veiller sur la petite concession.

Lorsque j’entrais dans la case je le trouvais accroupi sur une natte. Il m’accueillit avec un regard heureux

-Bonjour Mame Alpha, dis-je

-Bonjour sama Dome, répondit-il

Après un long silence, il me demanda :

-Comment se passe votre séjour à Kayar?

-Justement, dis-je, très contente de pouvoir discuter de ma vision de la veille.

-Justement

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