VIAN, Boris, J’irai cracher sur vos tombes

J’irai cracher sur vos tombes

Nous sommes dans les années 1940 aux États-Unis. Depuis des décennies, la population mondiale a subi d’énormes changements sociaux. Ainsi, depuis la révolution industrielle, de troublantes injustices, tant morales que physiques, s’installent pernicieusement dans la culture occidentale. L’écart entre riches et pauvres se creuse et augmente de jour en jour. Par la suite, il y a eu la Première Guerre mondiale. Puis la grande dépression qui avait plongé les gens de la classe ouvrière dans une misère et une pauvreté sans nom. Ces grands bouleversements sociaux découleront dans la Deuxième Guerre mondiale qui, nous le savons aujourd’hui, a été d’une violence inouïe. Évidemment, nous savons tous que le but premier d’Hitler était de purifier la race, et ce, à n’importe quel prix. Et c’est après toutes ces horreurs, dans un contexte xénophobe et cruel, que Lee Anderson, protagoniste du roman J’irai cracher sur vos tombes de Boris Vian, prend place. Ainsi, Lee, étant né d’une mulâtresse, est considéré et ostracisé comme nègre dans son pays natal. La survie est primordiale et, en ces temps sombres, il y règne une atmosphère de « Marche ou crève!» De ce fait, pour ma part, malgré le fait que Lee a commis un meurtre, je ne crois pas vraiment que ce dernier est un délinquant. Pour exposer de façon plus juste mon point de vue, j’expliquerai tout d’abord à quel point il était vital pour Lee de transgresser les lois. Ensuite, je ferai mention que, malgré tout le contexte brutal, Lee avait une bonne morale malgré tout. Pour terminer, je parlerai de certaines similarités qui existent entre la xénophobie et l’homophobie.

Pour commencer, je crois qu’il serait bon de se remettre un peu dans le contexte pour bien comprendre toute l’ampleur du drame. Tel que spécifié précédemment, Lee Anderson est né et a grandi dans des périodes troubles d’après-guerre. La population se cherche et essaie de trouver désespérément une bouée salvatrice qui saura les sortir de leur torpeur. Toutefois, le soleil ne brille pas toujours pour tout le monde, surtout en ces années où le racisme et la haine contre les noirs sont encouragés par le gouvernement américain. Depuis tous les changements radicaux que la société a connus lors de la Révolution française, où les paysans de l’époque se sont battus pour l’égalité sociale, les forces de l’ordre ne sont plus nécessairement aux services de la royauté, mais la plupart du temps à celui des bourgeois. Comme quoi, l’argent amène le pouvoir. Ce manque de filet social, malgré ses allures bienfaisantes, est en réalité une organisation savamment ficelée par ceux qui tirent les cordons de la bourse pour préserver ceux-ci dans leur confort luxueux. En ce sens que, si l’on nait aux États-Unis pauvre et misérable, il y a de fortes chances qui l’on va mourir pauvre et misérable aussi. Par conséquent, peut-on réellement traiter Lee Anderson de délinquant en sachant toutes ces raisons? Bien sûr, pour nous qui n’avons pas eu à se battre pour avoir des privilèges ou notre confort, il peut sembler barbare d’agir de la sorte. Est-ce juste ou immoral de traverser la frontière illégalement, comme stipulé dans le livre? À mon humble avis, transgresser de pareilles lois arbitraires, dans ce présent contexte, est tout à fait légitime. Peu importe la raison. Tout être vivant à pleinement le droit de se déplacer où bon lui semble, et ce, sans subir de préjudice. Est-ce que Lee est nécessairement

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