Un réalisme saisissant

L’ambition du réalisme du romancier : faire vrai

H. de Balzac, Le père Goriot, 1835

Objectif : Comprendre les différentes fonctions de la description

I. Une découverte progressive

1) La situation fictive du lecteur

En lisant la description de la pension Voquer le lecteur a l’impression de suivre une véritable visite guidée, pièce par pièce, et d’être lui-même présent dans la pièce. Autrement dit, la description balzacienne est motivée par le narrateur réaliste, qui a le désir de détailler dans son texte.

2) Le mouvement et la progression du regard

Le regard du narrateur parcourt la pension pièce par pièce : d’abord le salon puis la salle à manger. On part donc d’une impression générale pour donner ensuite le plus détails possible qu’ils s’agissent des motifs de la tapisserie (l.11 à 13) ou de la graisse sur une toile cirée (l.46 et 47) en passant par les bibelots et les serviettes tachées des pensionnaires. On peut en déduire la visée de l’auteur : décrire le réel avec le plus de précision possible pour donner une image exacte de la réalité. C’est ce qu’on appelle la fonction mimétique de la description.

II. Le discourt du narrateur

1) La présence du narrateur et les effets de dramatisation

La description balzacienne est mené par un mené par un narrateur omniscient. O peut relever sa présence s’emblée par l’emploie du pronom impersonnel « on » : « […] Une première pièce éclairée par les deux croisées de la rue, et où l’on entre par une porte fenêtre […] » le pronom sembler designer le narrateur entrain d’entrer dans la pension (entrée in medias res). Le pronom « vous » marque également l’affleurement du narrateur dans son propos ; il semble s’adresser directement au lecteur et va jusqu’à dramatiser sa description « Eh bien ! Malgré ces plates horreur si vous le compariez à la salle à manger […] vous trouveriez ce salon élégant et parfumer comme doit l’être un boudoir ». Ce dialogue fictif entre le narrateur et le lecteur a pour effet de rendre cette description beaucoup plus vivante (la réception d’un phénomène sur le lecteur). Le narrateur affirme aussi sa présence en commentant sa propre description et en justifiant son organisation « il faudrait faire une description qui ne retarderai pas trop l’intérêt de cette histoire, et que les gens pressés ne pardonnerai pas »

Un dialogue fictif s’instaure entre le narrateur balzacien et le lecteur contemporain. De nombreux termes péjoratifs au sein de la description deviennent l’expression du jugement du narrateur : On révèlera ce qui est de l’ordre du discours évaluatif « Cette première pièce exhale une odeur sans nom sur la langue et qu’il faudrait appeler l’odeur de pension » L’expression en italique traduit le point de vue ironique du narrateur sur la pension, donc les pensionnaires.

...