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Thérèse Raquin, les indices du naturalisme

Dissertation : Thérèse Raquin, les indices du naturalisme. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  6 Mai 2013  •  Dissertation  •  987 Mots (4 Pages)  •  1 400 Vues

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PREMIER AXE : LES INDICES DU NATURALISME

Zola n’a pas encore établi sa théorie lorsqu’il écrit son premier roman, Thérèse Raquin, en 1867. Mais son récit fourmille d’intentions qui fondent son intérêt pour la nature humaine expliquée par l’inné et par l’instinct. La passion adultère est le thème central de ce roman, dans lequel les personnages sont avant tout des tempéraments. Ainsi Zola développe 4 personnages très typés :

 Camille, le mari faible et maladif, se montre, par contamination, excité et extraverti. Dès son entrée dans la mercerie, il « pousse » Laurent, décrit comme « un grand gaillard, carré des épaules » comme si celui-ci était un rempart protecteur et valorisant. De même, un peu plus loin, il valorise ses lectures (les livraisons de Buffon) alors que Laurent est présenté (lignes 26 – 27) comme un homme qui a étudié, qui a fait son droit, qui peint. Zola veut donc signaler que Camille, complexé, se grandit de présenter un camarade qui a réussi. Le jeune homme est également un être socialement soumis. Zola joue sur une opposition entre l’adjectif « fier » et l’expression « l’humble rouage d’une grosse machine ». Il insiste aussi, dans le dialogue, sur l’admiration que Camille porte à ses employeurs par l’exclamation « C’est si vaste, si important, cette administration ! ». Le tempérament lymphatique de Camille est également mis en lumière par son infantilisme et par son absence de virilité. Il s’adresse en premier à sa mère (qui doit cautionner son enthousiasme) et il le fait avec respect (« Mère »). Il narre des épisodes d’enfance (l’école/les tartines de confiture/cette petite cousine qui jouait avec nous). Notons aussi que le prénom Camille, aussi bien féminin que masculin, dévirilise ce mari enfantin.

 Madame Raquin, mère protectrice, est ici signalée par son absence de mémoire (sans doute trop centrée sur des préoccupations petites pour s’ouvrir à autrui) puis par le flot de paroles qu’elle déverse. Le pluriel « des cajoleries toutes maternelles » permet à Zola de fixer la fonction principale de ce personnage en même temps que de fournir une grille de lecture naturaliste : le rapport familial explique les déficits de Camille.

 Laurent est évidemment au centre de cet extrait et il est présenté hyperboliquement comme l’antithèse de Camille. Hormis la description physique très sexualisée (que nous étudierons dans le 2e axe), on remarque qu’il est évoqué dans cette scène comme un homme accompli (« ce monsieur-là ») c’est-à-dire quelqu’un qui a franchi toutes les étapes (le fils du père Laurent » (ligne 9) / « le jeune homme » (ligne 23) / « un homme » (ligne 32)). Un adverbe semble définir son caractère : « paisiblement », ligne 16. Dans l’évocation enfantine de Camille, Zola fait de Laurent celui qui conduit les actions : « il venait me chercher le matin » (ligne 11).

 Thérèse, la femme effacée de Camille, est le 4e personnage de cette scène, un personnage muet. On évoque « son air placide » (ligne 7), un « sourire forcé » (ligne 61). Mais c’est le seul personnage dont Zola évoque la vie intérieure par la découverte inopinée du désir. La phrase très courte qui ferme l’extrait (« Elle souffrait ») fait d’elle un personnage qui n’a aucun impact sur les choses mais

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