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Synthèse du monstrueux

Fiche de lecture : Synthèse du monstrueux. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Février 2015  •  Fiche de lecture  •  4 728 Mots (19 Pages)  •  989 Vues

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SYNTHESE: LE MONSTRUEUX

Introduction

I. Une aberration de la nature

II. Le monstre, produit de l’imaginaire humain

III. Le monstre, au centre d’une dialectique qui fait hésiter l’homme entre dégoût et fascination.

Conclusion

Introduction

Les monstres de la littérature constituent un monde hétérogène:

hommes (Dracula) et objets (l’éponyme Bête humaine ou l’alambic dans l’Assommoir chez Zola par exemple), êtres déformés ou difformes (le Cyclope, Quasimodo, Mr Hyde ...)
 et êtres hybrides venus tout droit de l’imagination de leur créateur, nés d’un croisement. La mythologie antique nous en a transmis un certain nombre: centaures / sirènes / sphinx ).

Or, on peut distinguer en définitive deux catégories de monstres:
- un être présentant une aberration par rapport à la norme, par rapport à la nature comme dans « La Belle et la Bête », « L'homme qui rit » et « Le père Goriot ». 
- un être issu de l’imaginaire de l’homme comme dans « le Horla », « La morte amoureuse » et « Le Tour d'écrou ».

I. Une aberration de la nature

Pour cette première acception, on peut revenir au terme latin monstrum qui désigne tout phénomène ou être qui relèvent du prodige, soit tout élément non-naturel, hors norme, contraire à la nature. Le monstre peut ainsi être défini comme aberration de la nature.

La tératologie qui s’est développée à partir du XIXème siècle sous l’impulsion des travaux de Geoffroy Saint-Hilaire a dressé une typologie des aberrations de la nature.

Outre les nains et les géants, largement exploités par la littérature de jeunesse, on pensera en premier lieu à ces figures auxquelles la littérature a donné postérité et notoriété:
- le bossu: Quasimodo
- le cyclope (monstre simple): Polyphème
- l’androgyne

A. La Belle et la Bête

Dans ce texte, l'auteur nous présente un personnage monstrueux du fait de son apparence physique, la Bête. L'auteur ne décrit pas beaucoup ce personnage, néanmoins nous retrouvons quelques traces de cette monstruosité: « […] une bête si horrible, qu'il fût tout près de s'évanouir. », « La Belle ne put s'empêcher de frémir en voyant cette horrible figure […] ». La Bête, elle-même se reconnaît comme étant un monstre et se déteste. Elle se cache, isolée dans la forêt, pour que personne ne la voie, ne voie le monstre qu'elle est. Elle a honte de ce qu'elle est: « Vous avez raison, dit le monstre;

mais outre que je suis laid […] »

Mais derrière cette apparence de bête se cache un bon cœur que la Bête ne manque pas de montrer à la Belle qui le remarque petit à petit, finissant par l'aimer pour ce qu'il est. La Bête se transforme alors en un merveilleux prince, elle était victime 'un enchantement. La Belle qui avait réussi à voir au-delà de sa laideur, l'en a délivré. L'auteur joue comme Henry James dans Le Tour d'écrou avec le cliché moche=méchant. Il veut nous prouver que ce ne sont que des clichés, et que la monstruosité extérieur n'est pas une monstruosité intérieur. L'apparence ne nous permet pas de déterminer qui est un être humaine.

B. L'homme qui rit (1869)

Gwynplaine est un jeune homme défiguré; sa bouche est fendue jusqu’aux oreilles, les gencives à nu et le nez écrasé, tel que le dit en latin son « père », Ursus, dit le philosophe, l’homme qui le recueille lorsqu’il est petit, ainsi que la jeune Dea que le garçon a sauvé de l’hiver alors qu’il n’avait qu’une dizaine d’années. Hélas, le froid aura aveuglé la jeune fille âgée d’un an à ce moment. Pourtant, malgré le malheur accablant cette famille ; Ursus est pauvre, Dea est aveugle et Gwynplaine est un monstre, il semble qu’ils restent heureux ; Ursus n’est plus seul avec son loup et prend le jeune garçon comme élève, Gwynplaine a Dea et Dea a Gwynplaine.

En effet, Dea voit la beauté de Gwynplaine, sa beauté « intérieure » comme elle le rappelle souvent ; « Tu es si beau ! lui disait-elle » et Gwynplaine, qui voit en plus la beauté physique de Dea est enivré d’elle ; « Gwynplaine et Dea, c’était un couple, et ces deux cœurs pathétiques s’adoraient. »

Dans ce roman, l’auteur nous plonge dans un monde de monstres de foire et de monstres encore plus terribles : les spectateurs.

Victor Hugo montre une fois encore que le thème du monstrueux lui plaît et qu’il le maîtrise. Pour lui, le sublime et le laid s’accordent et il le prouve par de multiples phrases tels que : « Demi-monstre, mais demi-dieu » ou encore « C’est que Dea, aveugle, apercevait l’âme ».

Il remplit ces chapitres de contrastes, avec quelque fois des antithèses, tels que ; « Dea avait l’éblouissement idéal, Gwynplaine avait l’éblouissement réel. Gwynplaine n’était pas laid, il était effrayant ; il avait devant lui son contraste. Autant il était terrible, autant Dea était suave. Il était l’horreur, elle était la grâce. », et « L’aveugle voit l’invisible. ».

Hugo, utilise souvent les champs lexicaux du sublime et de la laideur lorsqu’il décrit ces personnages ; « masque » pour décrire le visage de Gwynplaine ou encore « horrible », « une tête de Méduse, gaie », « Ce sombre masque mort de la comédie antique ajusté à un homme vivant ». Pour Dea, c’est le contraire, lorsque Gwynplaine est le monstre, elle est l’ange ; « Elle a tout, cette Dea ! quelle peau blanche, quels cheveux, des lèvres qui sont fraises, et son pied ! quant à sa main ! (…) Elle marche, il sort d’elle de la lumière. », « ange », « beauté absolue »… Mais Victor Hugo mélange aussi les deux, créant ainsi des contrastes, lorsqu’il décrit la duchesse Josianne, femme aussi parfaite que Dea mais qui est en même temps son contraire ; « C’est une déesse. (…) C’est plus. C’est une duchesse. » et il utilise aussi des anaphores « Cette femme, comme Dea, avait sa lueur à elle, mais autre. Dea était pâle, cette femme était vermeille (…) Dea était belle, cette femme était superbe ». Il résume dans ce personnage ce qui trompe

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