Synthèse Montaigne/Tavoillot/Fleury : Peut-on débattre sans se combattre les uns les autres ?

Flavien Condamine                                                                ECG1

Synthèse : Montaigne, Tavoillot, Fleury

        Peut-on débattre sans se combattre les uns les autres ?

        La joute oratoire est-elle alimentée par une utilisation controversée du langage ? Pour Montaigne, le débat était entretenu par les vertus mentales apportées par la dispute, pouvant être virulente ou non, car d’après lui les débats stériles n’étaient * d’aucune utilité ; et étaient, selon lui, les pires échanges existants. A l’inverse, Pierre-Henry Tavoillot et Cynthia Fleury regrettent l’utilisation déviée sur les réseaux sociaux du langage qui permet non-plus de débattre, mais d’accuser, d’injurier et d’éreinter, et ayant selon Fleury, pour seul objectif d’humilier * le rival publiquement et anonymement.

        Pourquoi le débat fait-il débat ? Pour Montaigne, le débat était mis en danger du fait de notre hésitation à nous exposer à la critique d’autrui, selon lui, cela était la cause de la dégradation du débat. Pour Tavoillot, le débat est menacé par * la perte de l’attache au désaccord, il faudrait retrouver une époque avec une divergence d’idées et une grande ouverture d’esprit. Fleury explique ce dérèglement par l’utilisation dénaturée du langage, devenant une arme de destruction de l’autre.

        Sommes-nous condamnés à abandonner le débat ? Selon Fleury, * il reste encore des hommes, malheureusement trop peu, qui ne veulent pas polluer les débats en détournant le langage au profit de la haine, s’efforçant de l’utiliser comme principale arme de la libre-pensée, gage d’un Etat de droit. Alors que Tavoillot approuve les mérites de la disputatio, * celle-ci permettant d’accepter le point de vue de l’autre, à voir les limites de son argumentaire et d’abandonner les idées trop extrêmes. Montaigne pensait lui que le débat aiguillonnait l’esprit et permettait de ce fait de se rapprocher de la vérité et ne devait donc * ne jamais être oublié.

304 mots

...