Supplément au voyage de Bougainville de Diderot

Supplément au voyage de Bougainville

Le supplément au voyage de Bougainville est un supplément fictif qui permet de poser la question du colonialisme et de célébrer la vie sauvage par rapport à l’homme civilisé ici dénigré.

Cet extrait met en scène un vieillard tahitien qui s’adresse directement à Bougainville : il souligne l’opposition entre les deux nations, les qualités des Tahitiens devant les défauts de la culture blanche.

Nous verrons en quoi ce discours présente les méfaits de la civilisation, fait un éloge de la vie naturelles er sur quoi repose sa force oratoire.

Commentaire littéraire

I. D’où vient la force oratoire du texte ?

• D’abord le chef des tahitiens interpelle Bougainville, le met en position d’infériorité, d’accusé. " Et toi, chef des brigands qui t'obéissent "

• Ensuite un jeu d’opposition : le pronom " nous " désigne le vieillard et les Tahitiens, et le pronom " tu " désigne le chef de ces " brigands ". Ces deux pronoms s'opposent tout au long du texte : " Et toi, chef des brigands qui t'obéissent " et " nous sommes innocents " ; " nous sommes heureux " et " tu ne peux nuire à notre bonheur "… Cette opposition marque l’opposition des styles de vie.

• Symétries et chiasmes :

La structure en chiasme permet de souligner une fois de plus l'opposition entre ces deux peuples que tout oppose : " elles sont devenues folles dans tes bras ; tu es devenu féroce entre les leurs ".

La symétrie cherche à renforcer l'hypothèse inversée : le vieillard met les Européens à la place des Tahitiens : « Si un tahitien débarquait un jour sur vos cotes… », « prends cet arc »

• Il utilise également des questions oratoires et donne les réponses. « Ce pays est à toi… …Tu es le plus fort ! » Ces questions animent le discours et elles montrent l'assurance du vieillard.

Chiasme : Structure en croix qui associe 2 termes deux à deux sans nécessairement qu’ils aient un rapport de sens

II. Les méfaits de la civilisation :

• Destruction et violence des colons :

Diderot qualifie les hommes civilisés de " méchants ". Il utilise un champ lexical fort pour souligner cette cruauté avec des verbes comme " enchaîner ", " égorger ", " assujettir ", " se haïr ", " asservir "… Ce champ lexical renforce l'attitude des Européens envers les Tahitiens et Diderot développe le champ lexical de la violence : " funeste avenir ", " fureurs inconnues ", " folles ", " féroces ", " esclaves " et " teintes de sang ". Les mots sont appuyés grâce à des énumérations et répétitions (l.20). L'auteur utilise également le passé composé qui renforce le caractère nocif des Européens et s'accompagne d'un processus de cause à effet " tu as tenté d'effacer ". Grâce aux champs lexicaux

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