Supplément au voyage de Bougainville de Diderot

Supplément au voyage de Bougainville de Diderot

Publier en 1772, Supplément au voyage de Bougainville est une œuvre du philosophe Diderot.

Dans cet extrait l’auteur se livre à un réquisitoire contre la civilisation européenne comme le montre le discours dédaigneux du chef à l’encontre de Bougainville et en particulier le tutoiement L1 « Et toi chef des brigands qui t’obéissent ».

L’indignation du vieil homme et l’utilisation du registre polémique du discours sont renforcé par les allitérations dentale L38-39 « va dans ta contré … tu voudras ». L’emploie du registre satirique tourne en dérision les valeurs occidentales « besoins factices, besoins superflus, biens imaginaires, vertus chimériques, inutiles lumières. »

Ce réquisitoire dénonce aussi la colonisation comme renversement radical des vertus insulaires. Une volonté de changer les mœurs et de transformer les mentalités de façon destructrice en introduisant des notions inconnues : la propriété et la fidélité L5 « Tu nous as prêché je ne sais quelle distinction du tien et du mien », la jalousie L8 « elles ont commencé à se haïr », la violence « égorgées, sang » souligné par les allitérations en –f « fille, femme, fureurs, folles, féroces. Les européens se comporte comme des animaux prédateurs appliquant la loi de la jungle : « Tu es le plus fort ! Et qu’est-ce que cela fait. » Il critique également le matériel, le confort et le luxe au L30-33-35

Enfin le vieux Tahitien blâme l’hypocrisie de Bougainville à travers l’asyndète L6 qui profite de la liberté sexuelle et du mode de vie naturelle de Tahiti et prétend parallèlement leurs inculquer des règles de conduite et de morale « nos filles et nos femmes nous sont communes ; tu as partagé se privilège avec nous » de même qu’il dénonce l’incohérence de son adversaire libre mais qui peut ôtez la liberté à d’autres peuples. Le raisonnement de l’absurde L14-16 permet de souligner le caractère illégitime de toute civilisation, les colons se permettent de s’approprier une terre au nom de leur supériorité prétendue.

Les lumières

Les lumières sont d’abord un mouvement d’idées, le philosophe réfléchit par lui-même et se met en quête de la vérité ; il revendique sa liberté et cherche à séduire son lecteur. Il s’agit d’un mouvement qui s’exprime depuis la fin du 17è siècle mais qui s’intensifie au 18è siècle grâce à l’encyclopédie (1750-1770)

AUTEURS :

Voltaire

Montesquieu

D’Alembert

Rousseau

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