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Steve Jobs

Mémoire : Steve Jobs. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  22 Octobre 2013  •  3 748 Mots (15 Pages)  •  916 Vues

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Pendant qu’il suivait les cours de McCollum, Steve Jobs se lia d’amitié avec un ancien de l’école qui était le chouchou de l’ex-militaire, toutes promotions confondues, et une légende vivante à Homestead High pour ses prouesses en électronique. Stephen Wozniak, dont le frère cadet faisait partie de l’équipe de natation de Steve Jobs, était de cinq ans son aîné, et en savait beaucoup plus long que lui en électronique. Mais socialement – et psychologiquement – il était encore un lycéen

attardé.

Comme Steve Jobs, Stephen Wozniak avait beaucoup appris de son père. Mais leur enseignement avait été différent. Paul Jobs avait abandonné ses études au lycée, il réparait des voitures et faisait de coquets profits en achetant au meilleur prix ses pièces. Francis Wozniak, surnommé Jerry, était un ancien étudiant émérite de Cal Tech et ancien quarterback de l’équipe ; l’école avait en haute estime les inventeurs et les concepteurs qu’elle formait, et méprisait les commerciaux et ceux en général qui faisaient des affaires. Francis Wozniak devint un spécialiste des fusées chez Lockheed où il concevait des systèmes de guidage pour missile. « Mon père disait qu’il n’y avait rien de plus noble sur terre que l’ingénierie, me confia Steve Wozniak. Selon lui, ce sont les ingénieurs qui tirent la société vers le haut. »

Wozniak se revoyait, tout petit, dans le bureau de son père, avec toute sorte de composants électroniques devant lui. C’était l’un de ses premiers souvenirs. « Papa les avait étalés sur une table pour que je puisse jouer avec. » Il regardait, fasciné, son père sur un écran vidéo transformer une sinusoïde en une ligne droite parfaite pour lui montrer qu’un de ses circuits fonctionnait convenablement. « Je ne comprenais pas trop, à l’époque, ce qu’il faisait, mais à mes yeux c’était forcément quelque chose d’important et de très utile. » Woz, comme on l’appelait, posait une foule de questions sur les éléments de circuits qui traînaient partout dans la maison et son père sortait un tableau pour lui donner un petit cours d’électronique. « Il m’expliquait le fonctionnement d’un transistor en remontant jusqu’à la théorie des atomes et des électrons. Au CE1, je connaissais l’effet d’une résistance non pas par des équations mais grâce aux schémas qu’il m’avait dessinés. »

Francis Wozniak donna un autre enseignement à son fils, un précepte qui demeura ancré dans l’esprit de Woz jusqu’à l’âge adulte et qui modela sans doute sa personnalité atypique et juvénile : ne mens jamais. « Mon père croyait en l’honnêteté. En l’honnêteté absolue. C’est la chose la plus importante qu’il m’ait apprise. Je ne sais pas mentir. Et c’est le cas, aujourd’hui encore. » (La seule exception qu’il fait à ce principe, c’est quand il s’agit de faire une plaisanterie.) Il inculqua également à son fils une aversion pour toute ambition excessive – c’est là tout ce qui sépare Woz de Jobs. Quarante ans après leur rencontre, alors que Woz assistait à l’inauguration d’un nouveau produit

Apple en 2010, il me parla de leurs différences : « Mon père me disait : “Tu dois être au milieu.” Et c’est vrai que je ne voulais pas être au sommet de l’échelle comme Steve. Papa était ingénieur, et c’est ce que je voulais être. J’étais bien trop timide pour être un homme d’affaires. »

En CM1, Wozniak était déjà, pour reprendre son expression, un « electronic kid ». Il était plus facile de faire les yeux doux à un transistor qu’à une fille ; il a toujours eu cet aspect voûté et hirsute du garçon toujours penché sur ses circuits. À l’âge où Steve Jobs découvrait le fonctionnement atypique d’un microphone à charbon, Woz se servait de transistors pour construire un système d’interphones avec amplificateurs, relais, voyants lumineux et sonneries, reliant les chambres de ses camarades dans six maisons différentes. À l’âge où Steve Jobs montait des Heathkit, Woz assemblait un émetteur-récepteur Hallicrafters, la radio la plus perfectionnée du moment, et obtenait sa licence de radio amateur.

Woz passait le plus clair de son temps chez lui, à lire les revues d’électronique de son père ; il se passionna pour les articles sur les nouveaux ordinateurs, tels que le puissant ENIAC. L’algèbre de Boole lui venant naturellement, il s’émerveillait de sa simplicité d’emploi. En classe de 4e, il construisit un calculateur utilisant les nombres binaires, regroupant cent transistors, deux cents diodes, et autant de résistances sur dix plaques de circuits. Il gagna le concours régional de l’US Air Force, bien qu’il y eût des élèves de terminale parmi les compétiteurs.

Woz devint plus solitaire encore quand ses camarades commencèrent à sortir avec des filles, à aller à des fêtes, autant de défis qui lui paraissaient bien plus complexes que celui de concevoir des cartes électroniques. « Alors qu’autrefois j’étais apprécié, j’avais des amis, je faisais du vélo avec eux et tout le reste, je me suis retrouvé seul comme une pierre. Pendant un temps, qui m’a paru durer une éternité, personne ne m’a plus adressé la parole. » Il trouva une échappatoire en faisant des blagues. En terminale, il construisit un métronome électronique – comme ceux qu’on emploie en cours de musique – et il eut l’impression d’entendre le tic-tac d’une bombe à retardement. Alors il retira les étiquettes de grosses piles, les scotcha ensemble, les brancha à son circuit et plaça le tout dans l’un des casiers de l’école. Il régla son appareil pour que le tic-tac s’accélère quand on ouvrait la serrure. Plus tard, ce même jour, Woz fut convoqué dans le bureau du proviseur. Il pensait que c’était pour lui

annoncer qu’il avait gagné, une fois encore, le concours de mathématiques. Mais au lieu de ça, il tomba nez à nez avec la police. Le proviseur, Mr Brydl, avait été prévenu quand on avait découvert l’engin ; il l’avait attrapé et, courageusement, l’avait emporté jusqu’à l’extrémité du terrain de football pour arracher les fils. Woz ne put s’empêcher d’éclater de rire. Il fut envoyé en maison de redressement, où il passa la nuit. Ce fut pour lui une expérience mémorable. Il apprit aux autres détenus comment retirer les fils des ventilateurs pour les brancher aux barreaux afin que les geôliers reçoivent une décharge électrique quand ils les toucheraient.

Prendre un coup de jus était un insigne honneur pour Woz qui se voyait déjà ingénieur en électronique... c’était le métier qui rentrait ! Il avait un jour fabriqué une roulette de casino d’un genre un peu particulier. La partie se jouait avec

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