Sommaire Du Contexte Sociohistorique Et Littéraire Du début Du 20ième Siècle

L’entrée dans le 20ième siècle est une période caractérisée par des changements considérables au cœur de la société. Il est question ici d’une expansion industrielle, économique et démographique[2]. Toutefois, ces transformations ne sont pas suivies d’ajustements idéologiques, la pensée conservatrice des élites canadiennes-françaises ne pouvant s’accorder avec des mutations structurelles. Le conservatisme résiste donc et résonne encore dans la littérature. Au début du 20ième siècle, la littérature a pour mission de faire l’éloge de la terre et de la vie à la campagne afin d’éviter l’exode vers les États-Unis et l’exode rural. Cette littérature nommée « régionaliste » ou dite « du terroir » est encouragée et façonnée par le clergé et par certaines figures ecclésiastiques motivées à nationaliser la littérature canadienne-française. Pour ces dernières, la langue, la religion catholique et l’agriculture sont une formule pour que la «race» se conserve. « Rester à la campagne, c’est rester français et donc, par la force des choses, rester catholiques »[3]. Ce concept est transposé dans les romans de l’époque dans une intrigue assez simpliste et redondante : toute une famille travaille sur la terre, s’épanouie et s’enrichie par le dur labeur. Tout devient dramatique lorsqu’un fils décide de quitter la terre pour la ville ou pour les États-Unis. Adviennent alors tous les maux possibles au pauvre fils qui, suivant sa raison, retourne sur la terre où il prendra femme, poursuivra le travail de la terre et sera un bon chrétien.

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