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Soigne Ta Chute Flora Balzano

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Par   •  12 Mars 2015  •  1 414 Mots (6 Pages)  •  970 Vues

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« Comment définiriez-vous la représentation de l’exil dans le récit de

Flora Balzano, Soigne ta chute? ».

• « J’ai de la peine parce que je ne serai jamais québécoise.

Voilà. On ne devient pas québécoise. On ne devient rien. Jamais. Que de

plus en plus vieux, de plus en plus mou. » (p. 31)

• « […] de la peine, j’en ai déjà assez comme ça, quand je me

rends compte que je ne serai jamais québécoise. » (p. 31-32)

• « […] parce que… comment j’te dirais… faut que l’spectateur

soit capable de s’identifier… et dans nos hôpitaux… […] les p’tite

Françaises… on n’a pas… c’est ben simple… infirmière… c’est

pas une job qu’elles choisissent. » (p. 32)

• « Pauvre type. Et ça se dit réalisateur. Mais qu’est-ce qu’il

réalise? Que dalle. C’est simple, il réalise [sic] même pas qu’il me

fait de la peine. De la vraie. De celle qui va droit au cœur, profonde comme

les trous noirs que creusent sous terre les racines, qui s’étalent puis

s’enchevêtrent et finalement s’étouffent. » (p. 32)

• « Je suis québécoise. Depuis bientôt vingt-cinq ans que j’vis,

que j’gèle, que j’chiale ici, j’chus québécoise, je l’jure. La

preuve, quand je vais en France, aloreu vous aloreu, vous venez du Québèque

vous, hé? Ah, si, si, si, ça s’entang bieng, allez, ça s’entang tout

de suiteu ça s’entang. » (p. 33)

• « Je suis pas uneu chienneu je suis pas. Ni une p’tite Française.

Je suis née d’un père moitié italien moitié espagnol et d’une mère

moitié polonais moitié corse, en Algérie, pendant la guerre. Je ne suis

pas une p’tite Française. » (p. 33)

• « J’ai immigré au pays des géants, je le sais bien, pas besoin de

tourner et de retourner la toise dans la plaie. Est-ce que je me promène,

moi, avec mon mètre à mesurer, t’es t’un grand Canadien, toé!?

Franchement. Y fait dur. (p. 33)

• « C’est un monde quand même, de ne pas réussir à se faire

accepter. Au début, bon, on se dit bon, c’est normal, je viens

d’arriver. On est tout maladroit, on ne connaît pas les usages, on

multiplie les gaffes, la boule de patates pilées, si ronde, si parfaite,

qu’on la garde pour la fin du repas tant on jurerait une boule de crème

glacée. À la vanille? Avec le steak? Yark. Savent pas bouffer, des vrais

sauvages ces Canadiens. » (p. 33)

• « On est sûr de rien quand on est immigrant. C’est le grand

tâtonnement, le grand étonnement, le nombre de pharmacies, de banques, de

salons funéraires, qu’il y a dans ce pays, incroyable, le nombre de

chaînes de télévision, le nombre de jours gris et froids et moches. On

n’est plus sûr de rien. C’est le grand questionnement. On est sûr que

d’une chose, va falloir s’adapter, on ne sait pas trop comment, on veut

apprendre, vite, vite, on sent qu’il faut se grouiller, on ne comprend pas

tout, c’est dur pour l’orgueil, on rougit, on se dandine, on

s’entortille, on s’excuse, on a de nouveau six ans, on entre en première

année. Tous les immigrants sont des écoliers. Les écoliers c’est

l’avenir. Donc, les immigrants, c’est l’avenir. » (p. 34)

• « Marre de me taire. […] Marre de n’être qu’un moignon de la

minorité… de quelle minorité, au fait? Avec ma peau trop blanche, je ne

peux sûrement pas me réclamer de la minorité visible. Alors quoi?

Invisible? Un moignon de la minorité invisible? Non. Au secours. Il y a des

limites à la minimalisation. J’ai un accent, aigu, c’est pas grave. Je

fais partie de la minorité audible, c’est tout. On va m’entendre, donc.

Je tiens absolument à faire partie de quelque chose. Après tout, nous, les

handicapés verbaux, ne sommes-nous pas des gens comme, n’avons-nous pas

les mêmes besoins que, les autres? » (p. 35-36)

• « Pauvre petite grand-mère éclopée. Elle a immigrée au Québec à

l’âge de quatre-vingt-deux-ans. Le 15 février. Je me souviens bien de son

arrivée. Il faisait à peu près moins vingt degrés au soleil, venteux et

dépressif. » (p. 36)

• « […] ébouie par les grands espaces saint-léonardiens, elle [la

grand-mère] s’était écriée, c’est beau l’Afrique! Ah, comme la

neige a neigé. Ah, comme l’Afrique a freaké. Elle est morte deux mois

plus tard. » (p. 37)

• « passeport d’apatride » (p. 37)

• « Le Québec était son quatrième pays. Elle a essayé

...

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