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Si l'affrontement constitue l'élément primordial d'une pièce, en quoi le théâtre est-il propice à une réflexion sur le pouvoir dans les rapports humains ?

Dissertation : Si l'affrontement constitue l'élément primordial d'une pièce, en quoi le théâtre est-il propice à une réflexion sur le pouvoir dans les rapports humains ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  5 Mai 2016  •  Dissertation  •  2 310 Mots (10 Pages)  •  1 674 Vues

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Dissertation

Si l'affrontement constitue l'élément primordial d'une pièce, en quoi le théâtre est-il propice à une réflexion sur le pouvoir dans les rapports humains ? Dans un premier temps, nous étudierons la satire de la société. Après quoi nous analyserons les registres du comique et du tragique. Puis, nous nous intéresserons à l’écriture du pouvoir ainsi que le pouvoir de l’écriture et pour finir nous étudierons la représentation théâtrale.

          Le théâtre est un miroir de la société à travers lequel l’auteur divulgue ses idées qui reste cependant difficile à comprendre. C’est pourquoi ce dernier fait appel aux personnages à travers lequel il illustre ses idées, il pose des questions sans forcément y répondre. C’est cette complexité qui fait toute la valeur d’un théâtre qui s’adresse d’abord à l’esprit et à la réflexion.

D’emblée, le théâtre est un phénomène social  qui se prête au débat d’où l’importance du dialogue argumentatif faisant d’ailleurs échos à la dissertation d’où la confrontation des thèses. Les idées s’incarnent dans des personnages. Se jouant des codes qui lient patrons et employés, salariés et syndicats, Valère Novarina dépeint l’entreprise. Les ouvriers sont naïfs et manipulables désigné  par des lettres A, B, C D et E leur ôtant leur identité et  les patrons ne pensent qu’à s’enrichir dans un esprit capitaliste. L’opposition entre la classe patronale et la classe ouvrière se double d’une opposition sur la maîtrise de la langue. La langue est donc un instrument de domination, au même titre que l’argent.

De la lutte des classes au choc de l’argent. Il est vrai que si le titre pointe le défaut de l’avarice, ce vise n’est pas l’unique manière d’envisager les rapports à l’argent. En effet, Molière aborde deux autres questions de société. Le mariage, dans la bouche de l’Avare sonne d’abord comme une transaction d’argent où sont clairement examinés profits et pertes.  Enfin Molière aborde le rôle de l’argent dans ses rapports avec le pouvoir. Celui qui a de l’argent peut imposer sa volonté. Il est écouté sinon entendu, craint à défauts d’être respecté.

Du choc de l’argent au langage. Toujours dans la même perspective, le monde humain de Ionesco semble divisé en deux catégories : à travers les réactions du Professeur tyrannique, indifférent à la douleur de l’autre et l’absence de toute sympathie entre les humains. Pire encore, lorsque l’homme est en position de supériorité, il  se transforme volontiers en bourreau et se laisse aller au sadisme. Les autres êtres, par désir  de se conformer à ce que le bourreau attend d’eux, en se soumettant de manière passif, se présentent comme des victimes toutes désignées. Le théâtre remplit alors la fonction de porter à la réflexion sur la condition de l’homme.

Qu’elles soient des comédies ou des tragédies, les pièces de théâtre mettent presque toujours en scène des relations de pouvoirs.

En outre, les détenteurs de pouvoir ont tendance à rechercher un contrôle absolu. Le théâtre permet au public de comprendre ce qu’est un pouvoir despotique. Dans MacBeth de Shakespeare, le roi d’Ecosse est au cours de la pièce dévoré par l’ambition et devient alors un tyran incontrôlable capable de tuer n’importe quel individu constituant une menace potentielle à son pouvoir absolu. De la même manière dans « Lorenzaccio », le registre tragique est l'enjeu de la pièce; c'est à dire que le héros est enfermé dans son destin, condamné à commettre un meurtre qui ne servira à rien et qui entrainera sa mort. Les circonstances de la mort de Lorenzo l'apparentent à un suicide, fréquent dans la tragédie classique. Quant à l’avenir de la cité Florentine, il est lui aussi condamné, par la nature des mêmes hommes. Ainsi, la tragédie constitue bien une dénonciation du pouvoir. 

A l’instar de la tragédie, la comédie permet aussi une dénonciation du pouvoir. Bien qu’elle ait pour rôle premier de divertir en faisant rire, son rôle second est aussi de dénoncer les mœurs, les défauts humains et par conséquent de remettre en cause, de dénoncer certains aspects et contextes politiques et hiérarchiques. Dans Tartuffe de Molière, Orgon, père de famille haut placé hiérarchiquement est incompétent quant à son rôle de protecteur de famille du fait de sa naïveté. Il n’en reste pas moins détenteur du pouvoir qui mène sa famille à sa perte. Molière dénonce ici l’incompétence et l’inégalité ignoble et injustifiée de la répartition du pouvoir de sa propre société. D’autre part, le pouvoir peut aussi être exercé entre de bonnes mains c’est-à-dire qu’elle se focalise sur un pouvoir bénéfique et salvateur.  Il peut dès lors avoir un aspect bénéfique au dénouement de la pièce théâtrale.  

          Toutefois, là où la comédie se distingue de la tragédie, c’est dans sa capacité à châtier les mœurs, à dénoncer les travers de la société de l’époque et à proposer des modèles.

La tragédie remet en cause les principes, les fondements d’un pouvoir absolu et cruel. Les héros tragiques, sont partagés entre le devoir et la passion. En effet, la machine du pouvoir sait convaincre. Tout comme la société de consommation qui pousse les jeunes générations à jouer avec les produits qui enrichissent les multinationales, Marivaux sait que le pouvoir  soumettait les citoyens plus facilement par la manipulation que par la violence physique. De fait, Sylvia et Arlequin ont été « retournés » comme des espions à travers le registre du tragique. La sensualité du jeu, la précision  des dialogues renforcent l’aspect tragique. Il y a les méchants d’un côté et les mauvaises de l’autre car les uns comme les autres cherchent leurs intérêts. La farce est donc politicienne. Progressivement, Sylvia et Arlequin  abandonnent leurs rêves pour goûter à la saveur du pouvoir. Il y a finalement une critique de la cour étant donné l’ambiguïté du pouvoir maitre et valets et une corruption évidente. Ainsi l’effet de la tragédie créer chez  le spectateur une libération des passions humaines par le biais de la représentation dramatique.

          Le genre théâtral permet aux auteurs contemporains d’illustrer et de dépeindre le pouvoir exercé. Le théâtre est aussi une forme vivante de littérature, qui se prête à défendre des idées par l’intermédiaire de ses dialogues qui peuvent adopter une forme argumentative et par sa double énonciation. Il permet ainsi une opposition à certaines idées de façon plus ou moins détournée.

Le monologue permet d'exprimer de manière intense des conflits sur scène. Il restitue le cheminement de la pensée d’un individu. En effet, le personnage se parle à lui-même, à l'abri des oreilles des autres acteurs, il y a donc introspection.  Donc, grâce au monologue, le spectateur en apprend plus sur le personnage et saisit mieux les véritables conflits de la pièce. En effet,  les personnages s’adressent autant, sinon davantage, au public qu’aux autres protagonistes. Il s’agit de la double énonciation. C'est le cas pour Lorenzaccio personnage éponyme de l'œuvre de Musset qui se retrouve seul avant le meurtre, nous découvrons ainsi les vrais raisons de sa démarche et prenons par à son complot. Les conflits et les crises mis en scène reflètent les conflits et les crises de la société. Musset s’est inspiré de la France de 1830 avec l’échec des journées révolutionnaires et l’avènement de la bourgeoisie Louis-Philipparde. Egalement, lorsque le rideau se lève, les spectateurs du Malade imaginaire, comédie de Molière, découvre Argan, plein de colère et de rage contre ses médecins qui ne le soignent pas suffisamment, sa famille qui l'abandonne, ses domestiques qui font preuve de négligence. Cet excès révèle au public que le véritable conflit dans la pièce n'est pas la lutte d'un malade, abandonné de tous, pour survivre, mais la lutte d'un homme contre lui-même, la lutte d'un homme malade de solitude contre sa santé. Le spectateur, dans cette relation privilégiée avec le héros, le spectateur en vient à hésiter entre le rire moqueur et la pitié. Le monologue peut donc exprimer des conflits individuels ou collectifs tout en établissant un rapport privilégié entre le personnage et le public. Mais le dramaturge peut aussi recourir au dialogue, peut-être plus efficace encore.

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