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Shakespeare

Analyse sectorielle : Shakespeare. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  2 Février 2015  •  Analyse sectorielle  •  550 Mots (3 Pages)  •  567 Vues

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Hamlet nous donne sept monologues, tous centrés sur les grands thèmes existentiels : le vide de l’existence, le suicide, la mort, la souffrance, l’action, la crainte de la mort qui retarde les décisions les plus fermes, la crainte de l’au-delà, l’avilissement de la chair, le triomphe du vice sur la vertu, l’orgueil et l’hypocrisie de l’être humain, la difficulté d’agir sous le poids d’une réflexion " qui fait de nous des lâches ". Il nous livre aussi, dans le dernier acte, quelques remarques qu’il fait dans sa conversation avec Horatio au cimetière et qu’il convient de placer dans le même contexte que les monologues car les thèmes de la vie et de la mort en général et de son attitude en face de sa fin à lui en particulier y reviennent constamment.

Trois remarques s’imposent :

1.la densité de la pensée de Hamlet est extraordinaire. Pas un mot ne se perd, chaque syllabe, chaque son exprime la profondeur de sa méditation et l’intensité de son émotion. Le spectateur ne peut qu’être hypnotisé.

2.la langue est admirablement belle. Shakespeare était amoureux des mots. Ces monologues sont des morceaux de poésie pure, écrits en vers libres, soutenus par une cadence pleine d’une mélodie tantôt douce, tantôt rocailleuse, d’un rythme lent ou rapide, nous offrant en tout cas des surprises à chaque vers.

3.ces monologues sont en fait l’intrigue cachée de la pièce car, si on les met bout à bout, on s’aperçoit que le personnage de Hamlet subit une évolution qui n’est, dans le fond, qu’une synthèse de l’histoire de la pensée humaine de la Renaissance à l’existentialisme du 20e siècle.

Le Hamlet du premier monologue est un homme révolté, dégoûté des " souillures de la chair, " et qui ne voit d’autre issue à son dégoût que la mort. Pour se libérer de l’emprise de cette chair, il faut se débarrasser de celle-ci, il faut donc soi-même mettre un terme à son existence. Mais voilà : l’Éternel, Dieu, nous dit-il, interdit que l’on agisse ainsi. C’est encore Dieu qui gouverne le monde et Hamlet obéit à ses injonctions.

Il n’est plus question de cela dans " Être ou ne pas être. " Hamlet s’y interroge sur le sens de la mort en dehors de toute considération religieuse et pose le dilemme en des termes d’une simplicité limpide.

Dans le premier monologue, Hamlet obéit aux interdits ; dans le deuxième, il imagine et rationalise. Il décide donc de rester en vie, pour le moment du moins. Mais il va plus loin, bien plus loin. Tout au long du dernier acte, il anticipe le tableau final. Là où un autre dramaturge aurait donné à Hamlet mourant un long discours sur la mort, Shakespeare fait dire à Hamlet ces quelques mots d’une simplicité déroutante : " Mais le reste est silence. " Car Hamlet avait déjà tout dit.

Voici Hamlet en rage, en fureur, grossier, s’injuriant presque. Enfin, nous dirons-nous, il sort ses tripes. Mais il n’est pas fou. Reprenant ses esprits, il met au point un stratagème qui amènera le roi à se trahir. C’est du Shakespeare au sommet de son art théâtral, imprimant au verbe de Hamlet des changements de ton incessants, des montées furieuses entrecoupées de courts moments de profonde dépression ou de questionnement

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