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Sarraute Enfance Incipit

Note de Recherches : Sarraute Enfance Incipit. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  17 Mars 2014  •  2 871 Mots (12 Pages)  •  2 984 Vues

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Nathalie Sarraute, Enfance

Introduction:

En 1983, Nathalie Sarraute publie son autobiographie, Enfance. L'œuvre se présente sous forme d'un dialogue entre la Nathalie, qui envisage d'écrire une œuvre retraçant les événements de son enfance, de son arrivée à Paris chez sa mère à son entrée au lycée Fénelon (renvoie à la dernière page), et un personnage, le plus souvent juge et critique (que l'on appellera son double pour faciliter la compréhension de l'explication) qui se trouve être sa propre pensée objective sur son travail d'écrivain.

La période narrée correspond à un moment de déchirement entre ses parents, divorcés. Elle évoque tantôt des épisodes en Russie et tantôt en France => tiraillée entre l'idéalisation d'un passé et un présent qui la mène vers la mort -elle a en effet 83 ans quand elle écrit ce livre.

Dans cet incipit, il ne s'agit pas encore de faire le récit de ses souvenirs d'enfance mais simplement de se questionner sur l'entreprise autobiographique et sur la légitimité de son regard sur sa propre vie. La tension entre les deux voix: celle du "Nein, das tust du nicht" (non tu ne fera pas ça" et du "Doch, ich werde es tun" (si je le ferai) est accentuée par le choix d'une entrée très soudaine dans le récit et par le refus de mettre en place un cadre spatio-temporel. Comme extirpé du récit, l'incipit rempli néanmoins les aspects principaux de l'écriture de Sarraute: On reconnait la technique de la sous-conversation (expression de Sarraute repris dans l'article de P. Lejeune) et de l'oralisassions propres à cette fiction autobiographique: cela se perçoit dans le caractère confus de la parole qui ne semble pas vouloir s'achever pour ne pas être fixer.

Problématique:

Pourquoi mettre en scène un dialogue pour exprimer le projet autobiographique? En quoi ce choix donne t il un dynamisme au texte tout en mettant en lumière les difficultés de la tâche?

I: Procédés de construction qui peignent un dialogisme interne d'un je qui prend le moi pour objet.

a)Progression du texte qui met en tension les deux protagonistes

b)Mode d'expressions

c)Choix de l'oralité et de l'expression en premier jets, économie de la langue: Originalité d'un texte (cf.: l'autobiographie normale)

II: Enjeux du récit autobiographique et difficultés liées à l'entreprise

a)Un voyage introspectif en préparation et confrontation à l'opacité du souvenir (concept du tropismes et atmosphères vagues, marécageuses): nommer l'innommable (ambiance qui mime un retour dans le lieu chaud et humide, brouillardeux de la grotte utérine, berceau du commencement, au lieu ou tout à commencer)

b) Le double: regard critique garant d' un pacte autobiographique

c) Projet, motivations, enjeux et relation avec le nouveau roman.

I: Procédés de construction qui peignent un dialogisme interne d'un je qui prend le moi pour objet.

a)Progression du texte qui met en tension les deux protagonistes

Ce texte forme une sorte de passage liminaire à l'incipit et s'organise indépendamment en trois parties dissymétriques en volume et qui ont pour but de créer un certain équilibre entre les deux voix. Le découpage que j'ai choisi se fait ainsi:

Ligne 1 à 14: Entrée en scène abrupte

L'effet de captatio benevolentiae rendu par l'entrée in medias res décontenance le lecteur. Le discours, la réplique suppose une conversation à laquelle il n'a pas assister. Cet idée est renforcée par l'adverbe alors (ligne1) qui suppose faire office de lien logique avec quelque chose survenu avant. Or, le seul élément auquel il est possible de se référer est le titre du livre Enfance, qui laisse présager de l'objet de l'écriture.

Le terme enfance est d'ailleurs immédiatement repris par ce que l'on peut qualifier de leitmotiv avec évoquer tes souvenirs d'enfances (ligne 1, 2 et 8) ainsi que par les ça (l 3,4, mais aussi ligne 18, 20, 21, 24, 29,) et qui devient le pronom personnel défini le à la fin (l42). Passer ce début, le choix de ne pas dire explicitement la position de protagonistes et de ne pas clarifier leur relation trouble la lecture. A ce moment là, on ne sait pas qui parle, les déictiques sont ambigus (les citer)

La parole semble rebondir sur l'autre, le passage est construit en stichomythie et une identité se dessine entre les deux voix: une qui dynamise la parole et l'autre qui y répond.

Néanmoins, on comprend vite la raison de l'étrangeté de l'échange tenu grâce à des indices qui se font explicites dans la deuxième partie.

Ligne 22 à 36: un équilibre des forces

Le cœur du texte constitue une sorte d'enclave formée par des répliques plus longues. Les séquences sont marquées par un lyrisme prononcé par un jeu de cadence de phrases. Elles créent une sorte de développement à l'intérieur de l'échange et a pour fonction d'équilibrer les voix. Là où on avait un échange presque stichomitique, le lecteur se trouve confronté à des répliques qui cherchent à se construire et qui malgré leur longueur semble intensifiée le mouvement tant elle dévoile des choses du projet.

Dans cette partie, le projet autobiographique est annoncé, mais par la négative. Le double ne veut pas que Nathalie se lance dans cette entreprise. On remarque à partir de ce moment une discordance entre les deux voix car elle ne se répondent plus (l23) Le oui ça te rend grandiloquent ne semble se rattacher à rien. C'est aussi le moment dans lequel la voix de Nathalie s'affirme.

Ligne 37 à 42: la décision d'écrire s'installe

La dernière partie: la voix de Nathalie s'affirme enfin, elle rythme l'échange et l'autre de répond que pour dire un "moi?" l41. Cette interjection ne vise qu'à faire redoubler le propos et donc d'affirmer et de garantir que l'entreprise autobiographique aura bien lieu.

Voilà

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