Récit Enchâsse Princesse De Cleve

Un récit enchâssé est un récit emboîte dans un récit dit enchâssant. La Princesse de Clèves, de Mme de Lafayette, écrite en 1678, en contient quatre. Ces histoires secondaires se font le reflet des problématiques de ce siècle, miroir des vices et tournoiements de l’âme qui rythment la vie des grands personnages de l’époque. Mais quels ont pour but ces récits enchâssés ? Ces récits, adressés directement ou indirectement à Mme de Clèves, la font réfléchir, d'une part, sur sa double passion et d'autre part sur les coutumes de la Cour.

I] Les récits conduisant à réfléchir sur la double passion.

1/Le récit de Mr de Clèves s'adressant à Mme de Clèves

Tout d'abord le second récit enchâssé de cette histoire s'adresse non pas directement mais indirectement à Mme de Clèves. En effet, ce récit peut être homologué comme un discours moraliste poussant la princesse à une réflexion poussée sur ses attirances pour le Duc de Nemours. Dans ce récit, Mr de Clèves y raconte une révélation faite par Sancerre sur Mme de Tournon, qui juste après la mort de celle-ci, lors d'une conversation à la Cour, apprit qu'elle l'avait trompé avec Estouteville. Elle lui avait aussi promis de l'épouser. De plus, Mme de Clèves se reconnait à travers la personne de Mme de Tournon puisque " Ces paroles [la] firent rougir, et elle y trouva un certain rapport avec l'état où elle était, qui la surprit et qui lui donna un trouble dont elle fut longtemps à se remettre". C'est en effet à travers la révélation de M. de Sancerre à Mr de Clèves qu'elle apprit comment il réagirait s'il apprenait que sa femme à des sentiment pour Mr de Nemours «La sincérité me touche d’une telle sorte que je crois que si ma maîtresse, et même ma femme, m’avouait que quelqu’un lui plût, j’en serais affligé sans en être aigri. Je quitterais le personnage d’amant ou de mari, pour la conseiller et pour la plaindre.» or Mr de Clèves ignore totalement qu'il se trouvera dans la même situation quelques temps plus tard. Cette phrase est donc de l'ironie tragique...

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