Rieux, Un héros ?

Rieux, un héros ?

La Peste est un roman d’Albert Camus paru en 1947, au lendemain de la seconde Guerre Mondiale. Dans les années 1940, la ville d'Oran, en Algérie, subit une épidémie de peste qui la coupe du reste du monde. On assiste à la progression puis au déclin de la peste et on en voit les effets sur la population. Il s’agit en fait d’une allégorie du nazisme, de l’oppression à l’égard des populations, de l’antisémitisme, de tout régime oppressant. Bernard Rieux est le personnage principal du roman. Rieux est médecin, il est l’un des premiers à remarquer les rats morts. Nous pouvons alors nous demander : comment s’exprime la notion d’héroïsme chez ce personnage-clef du roman ? Nous étudierons dans une première partie les combats de ce personnage, puis nous nous intéresserons à la dimension profondément humaine de ce personnage. Enfin, nous verrons que Rieux est un héros qui ne cherche pas à en être un.

I. Les combats du docteur Rieux

1) Lutter pour la fermeture de la ville

- Rieux est l’un des premiers à remarquer l’important nombre de rats morts et donc à s’alarmer. La municipalité ne fait rien de peur d’inquiéter la population, de déclencher l’hystérie générale et pour ne pas endurer des tracasseries administratives. Rieux mène une enquête auprès de ses confrères pour savoir s’il y a des cas semblables à celui de la mort du concierge. Il sollicite le président de l’ordre des médecins d’Oran pour isoler les malades, mais en l’absence de mesures préfectorales il est impuissant. C’est lui, qui aidé de Castel, pose le diagnostic de la peste. Rieux, avec une « insistance jugée déplacée », parvient enfin à ce que l’état de peste soit déclaré et la ville fermée.

2) Lutter pour la guérison des malades

- Dès lors, il se bat contre l’épidémie aidé de Tarrou, Grand et Rambert. Il va voir tous les malades et essaye de les soigner (incision des bubons, vérifier la fièvre, administrer un sérum). Il les accompagne jusqu’à la fin et fait tout ce qu’il peut même lorsqu’il ne reste plus que très peu d’espoir. Il ne croit pas en un « Dieu tout-puissant » et donc continue de lutter contre le fléau. Il s’oppose avec véhémence aux convictions du père Paneloux pensant que la peste est arrivée pour punir les méchants. Rieux lui dit, après la mort d’un enfant : « Ah ! celui-là, au mois, était innocent, vous le savez bien ! ». Il essaye de soulager les souffrances des malades au mieux et reste déterminé et engagé jusqu’à la fin. Il refoule sa vie privée, ses sentiments (surtout au début) pour se consacrer uniquement aux besoins des autres. Il ne veut pas se résigner devant le fléau.

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