Présence de l'enfance dans les poèmes évoquant la couture

Présence de l'enfance dans les poèmes évoquant la couture

Cette métaphore de la mère, à travers la couture, est attestée par la présence du thème de

l'enfance, dans les dessins et les poèmes ayant trait à la couture.

Ainsi, le couple poème / dessin "Fil et aiguille" ouvre le recueil, sur une demande, d'ailleurs, de

Paul Eluard. Et les quelques mots qui débutent le recueil sont, par conséquent : "Sans fin donner

naissance" (vers 1, "Fil et aiguille"), faisant ainsi allusion à l'activité maternelle infinie.

Dans "le Mannequin", le dessin du mannequin par Man Ray rappelle un objet courant dans les

enfances des auteurs respectifs. Paul Eluard souligne d'ailleurs ce rapport à l'enfance dans les

mots de son poème :

Unique guirlande tendue

D'un bord à l'autre de l'enfance

Petit pont de perfection

Premier amour de l'écolier

Suppression des distances

Ainsi, "l'enfance" est très clairement mentionnée. Par ailleurs, le vers "Premier amour de l'écolier"

rappelle la figure de perfection du mannequin, associée à la fois à la mère, et à la future amante –

rappelons que les épouses ou les amantes de Man Ray et de Paul Eluard furent souvent leurs

modèles (Kiki de Montparnasse, Nusch Eluard) quand le mannequinat n'était pas leur profession

première (Lee Miller).

La couture est donc une manière de glorifier la mère, non sans une certaine nuance oedipienne,

étant donné qu'elle est un "premier amour", et qu'elle préfigure des amours à suivre.

Par ailleurs, le vers "Suppression des distances", qui pourrait être une allusion à l'acte de

raccomoder, est une allusion à l'activité de l'artiste, que nous évoquerons dans la deuxième fiche

évoquant le thème de la couture

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