LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Préface de l’anthologie sur l’amour

Mémoire : Préface de l’anthologie sur l’amour. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Mars 2014  •  1 217 Mots (5 Pages)  •  1 797 Vues

Page 1 sur 5

Préface de l’anthologie sur l’amour

Romantisme (XIXème)

A une femme (1829)

Enfant ! si j’étais roi, je donnerais l’empire,

Et mon char, et mon sceptre, et mon peuple à genoux

Et ma couronne d’or, et mes bains de porphyre,

Et mes flottes, à qui la mer ne peut suffire,

Pour un regard de vous !

Si j’étais Dieu, la terre et l’air avec les ondes,

Les anges, les démons courbés devant ma loi,

Et le profond chaos aux entrailles fécondes,

L’éternité, l’espace, et les cieux, et les mondes,

Pour un baiser de toi !

Victor Hugo, Les feuilles d’automne

Après la bataille (1828)

Mon père, ce héros au sourire si doux,

Suivi d’un seul housard qu’il aimait entre tous

Pour sa grande bravoure et pour sa haute taille,

Parcourait à cheval, le soir d’une bataille,

Le champ couvert de morts sur qui tombait la nuit.

Il lui sembla dans l’ombre entendre un faible bruit.

C’était un Espagnol de l’armée en déroute

Qui se traînait sanglant sur le bord de la route,

Râlant, brisé, livide, et mort plus qu’à moitié.

Et qui disait: ” A boire! à boire par pitié ! ”

Mon père, ému, tendit à son housard fidèle

Une gourde de rhum qui pendait à sa selle,

Et dit: “Tiens, donne à boire à ce pauvre blessé. ”

Tout à coup, au moment où le housard baissé

Se penchait vers lui, l’homme, une espèce de maure,

Saisit un pistolet qu’il étreignait encore,

Et vise au front mon père en criant: “Caramba! ”

Le coup passa si près que le chapeau tomba

Et que le cheval fit un écart en arrière.

“Donne-lui tout de même à boire”, dit mon père.

Victor Hugo

Classicisme (XVIIe)

Éloge de l'amour (1669)

Tout l'Univers obéit à l'Amour ;

Belle Psyché, soumettez-lui votre âme.

Les autres dieux à ce dieu font la cour,

Et leur pouvoir est moins doux que sa flamme.

Des jeunes coeurs c'est le suprême bien

Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Sans cet Amour, tant d'objets ravissants,

Lambris dorés, bois, jardins, et fontaines,

N'ont point d'appâts qui ne soient languissants,

Et leurs plaisirs sont moins doux que ses peines.

Des jeunes coeurs c'est le suprême bien

Aimez, aimez ; tout le reste n'est rien.

Jean de La Fontaine.

À l'amour (1690)

(Plaintes sur les rigueurs.)

1671.

Amour, que t'ai-je fait ? dis-moi quel est mon crime :

D'où vient que je te sers tous les jours de victime ?

Qui t'oblige à m'offrir encor de nouveaux fers ?

N'es-tu point satisfait des maux que j'ai soufferts ?

Considère, cruel, quel nombre d'inhumaines

Se vante de m'avoir appris toutes tes peines ;

Car, quant à tes plaisirs, on ne m'a jusqu'ici

Fait connaître que ceux qui sont peines aussi.

J'aimai, je fus heureux : tu me fus favorable

En un âge où j'étais de tes dons incapable ;

Chloris vint une nuit : je crus qu'elle avait peur.

Innocent ! Ah ! pourquoi hâtait-on mon bonheur ?

Chloris se pressa trop ; au contraire, Amarille

Attendit trop longtemps à se rendre facile.

Un an s'était déjà sans faveurs écoulé,

Quand, l'époux de la belle aux champs étant allé,

J'aperçus dans les yeux d'Amarille gagnée

Que l'heure du berger n'était pas éloignée.

Elle fit un soupir, puis dit en rougissant :

" Je ne vous aime point, vous êtes trop pressant ;

Venez sur le minuit, et qu'aucun ne vous voie. "

Quel amant n'aurait cru tenir alors sa proie ?

En fut-il jamais un que l'on vit approcher

...

Télécharger au format  txt (7.5 Kb)   pdf (99.5 Kb)   docx (12.9 Kb)  
Voir 4 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com