Proposition de synthèse rédigée: le rire

Proposition de synthèse rédigée

Remarque : quelques indications sont placées en gras et entre crochets ; elles sont destinées à vous

aider, mais sont bien sûr interdites dans vos copies personnelles.

[Alinéa] Rire des hommes politiques semble être un des loisirs préférés des Français [thème

cerné], ce que soulignent plusieurs auteurs. Dans « Quelle politique du rire ? », article tiré du quotidien

Le Monde en mai 2010, Jean-Marc Moura analyse les raisons qui poussent les Français à se moquer

des responsables politiques, tandis que, la même année, B. Icher et G. Renault dans un autre article

du journal Libération, intitulé « Quand les politiques bouffent du bouffon », réfl échissent à la façon dont

ces derniers contrôlent les comiques. Pierre Desproges, en 1986, à travers son sketch « La Démocratie

», nous invite, quant à lui, à réfl échir sur les valeurs fondamentales de notre régime politique, après

l'assassinat du Premier ministre suédois Olof Palme. Siné, à la Une de l'hebdomadaire Siné Hebdo,

propose un dessin humoristique engagé contre les partis de droite lors des élections régionales de

mars 2010 [présentation rédigée des 4 documents]. Quelles sont les relations entre l'humour et la

politique en France à notre époque [problématique posée] ? Après avoir mesuré l'importance du rire

dans la vie nos concitoyens, puis recensé les causes qui expliquent que les comiques trouvent des

cibles privilégiées dans le monde politique, nous verrons les rapports qu'entretiennent politiques et

humoristes [annonce des trois parties].

[On saute une ligne après l'introduction.]

[Alinéa] Le rire apparaît comme un pan essentiel dans la vie des Français [accroche à la

partie 1].

[Alinéa] Nul doute que Siné, en choisissant un dessin humoristique pour faire la Une de son

hebdomadaire, compte sur la capacité de ses concitoyens à saisir cet humour. Le dessinateur joue

avec la caricature dans un jeu d'opposition attendu : tous les candidats de la droite sont emportés par

un raz de marée apocalyptique tandis que le peuple affi rme sa force par la pression d'une main toutepuissante.

Desproges, quant à lui, réussit cette prouesse de nous amuser sur un sujet apparemment

peu attrayant - la démocratie - en dépeignant ses inconvénients de façon grotesque et caricaturale.

Les articles, eux, soulignent la tradition française du rire en politique : non seulement notre histoire est

jalonnée de comiques mais aujourd'hui, ils sont manifestement nombreux à envahir la scène, d'autant

que la médiatisation à outrance de nos sociétés occidentales rend leurs actions encore plus visibles

[1er § interne à la partie].

[Alinéa] Ce rire est d'ailleurs sévère, sans complaisance aucune. Dans le dessin de Siné, la

répartition symbolique de la main du peuple en haut et des candidats noyés renvoie à la distinction

morale traditionnelle du Bien et du Mal, et ramène sans concession l'UMP au rang du FN. Cette cruauté

du rire passe aussi par le vocabulaire cassant, voire les néologismes du comique Desproges pour

fustiger à la fois l'extrême droite et le communisme, les deux ennemis de la démocratie. Le rire utilise

la caricature peu tendre et les stéréotypes, comme le souligne Jean-Marc Moura. Il est donc méchant,

agressif, à l'image des débats qui opposent politiques et humoristes [2nd § interne à la première

partie].

[On saute une ligne entre deux parties.]

[Alinéa] Mais qu'est-ce qui nous pousse à rire des politiques [accroche à la 2nde partie] ?

[Alinéa] Les raisons en reviennent essentiellement aux politiques eux-mêmes. Moura souligne

à quel point ces derniers se prennent trop au sérieux, à quel point ils conçoivent leur rôle avec une

gravité décalée. Du coup, ils se prêtent naturellement à la critique et aux sarcasmes. Ce rire exprime

aussi une forme de vengeance des Français vis-à-vis d'une classe politique qui se conduit mal alors

qu'elle devrait incarner de grandes valeurs. Il s'explique encore par l'image dégradée que les Français

se font de la France, déchue de son rang de grande puissance mondiale, et par la nécessité de rire

pour s'évader du quotidien. Le rire traduit donc surtout un dépit et, dans les lieux de spectacle, le public

lui-même, selon Icher et Renault, confère aujourd'hui à l'humoriste un rôle politique et le remercie

quand il l'assume [1er § interne à la partie 2].

0187 C01 – 8/12

[Alinéa] Outre ce qui peut être imputé aux politiques, un des motifs en revient aux humoristes

eux-mêmes ; en effet Bruno Icher et Gilles Renault notent une renaissance de l'engagement

politique des artistes comiques, même si les plus populaires évitent les sujets sensibles. D'ailleurs,

Desproges et Siné, chacun avec son talent, illustrent cette résurgence de l'oeuvre engagée dans un

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