Pourquoi est-il insensé de parler de poésie aujourd’hui ?

Pendant l’histoire l’homme s’est souvent interrogé sur le significat et sur l’intérêt de la poésie.

Aujourd’hui, au-delà de ces deux interrogatifs, on remet en doute sa même place dans la société moderne. En pensant à la notion de poésie, à l’importance qu’elle a eu dans le passé jusqu’à il y a quelques dizaines d’années, on est porté à se poser la question : « est-ce qu’il est logique et proche de la réalité de parler de poésie aujourd’hui ? Est-ce qu’elle a de la place dans notre société moderne ?

D’abord on va analyser les arguments pour lesquels il est insensé de parler de poésie aujourd’hui, pour ensuite voir pourquoi en fait on devrait tenir fermement cet art, vu son utilité notamment aujourd’hui, et enfin en tirer nos conclusions.

Pourquoi il est insensé de parler de poésie aujourd’hui ? La poésie ne répond pas aux besoins primaires de notre société, où les valeurs ultimes sont la vélocité et l’immédiateté. On est inondé par une communication et une divulgation rapide, bruyante, constituée des slogans immédiats dont le but est qu’on ne doit pas s’arrêter pour y réfléchir trop. Toute cela est tout à fait en contraste avec la dimension exigée par la poésie, c’est-à-dire celle du recueillement, du silence, d’un espace où on ne puisse entendre que les paroles, avec la prégnance, le son et l’ampleur voulus par le poète.

En plus, la massification et la démocratisation des arts, dans le sens le plus négatif possible des mots, rendent tout plus difficile. C’est incroyablement difficile de trouver quelque chose de significatif parmi la myriade de contenus qu’on nous propose, de plus en plus pour une fin purement économique.  Le problème c’est qu’une production massive est inévitablement une production exposée à une baisse générale de la qualité : à côté des œuvres de grande valeur, géniales, potentiellement capables de marquer une époque existent en effet de montagnes des travaux médiocres ou vraiment petits qui, placés avec les premiers sur une balance, finissent par causer une homologation tonale.

Par conséquent le niveau général est très bas, et on est amené à une considération : est-ce que ça vaut la peine d’accepter de regrouper n’importe quoi sous le nom poésie, seulement pour ne déclarer pas ce genre et lui permettre de garder aux moins sa dignité ?

Toutefois, on pourrait penser à ce sujet d’une autre perspective. Il y a des retombées positives de la poésie qui sont impérissables, et il y en a d’autres qui sont importantes notamment aujourd’hui.

La poésie sert depuis toujours à trouver du soulagement e de la consolation dans les mots autrui. À se reconnaître dans ce qu’on lit. À identifier nos émotions, à leur donner des noms, et à les regarder d’ailleurs, en prenant du recul, pour enfin les laisser partir. On forme un lien avec les poètes qu’on lit Leopardi disait que les poètes nous aident à individuer une chaîne sociale, grâce à laquelle on peut tous se sentir alliés, comme une équipe invincible. Pourquoi interrompre aujourd’hui cette chaîne ? Je pense qu’on en a besoin plus que jamais.

En plus, pour ce qui concerne un besoin spécifique de nos temps, la poésie peut servir de véritable remède vis-à-vis de la propagation de la superficialité, de la fugacité. Il est raisonnable que cet antidote se développe au sein de notre société. Quelque chose de durable pour lutter contre le monde du jetable, où les aventures, les émotions, les liens ne durent le temps qu’une story Instagram, que 24 h. Et justement un des objectifs de la poésie est justement d’immortaliser, son contenu et son auteur.

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