Plan Monologue Rhinocéros
Mémoire : Plan Monologue Rhinocéros. Recherche parmi 298 000+ dissertationsPar mar77 • 1 Avril 2013 • 1 020 Mots (5 Pages) • 1 088 Vues
I. La solitude radicale et tragique de Bérenger
a) Un monologue expressif
Bérenger est le dernier homme, il n'a plus d'interlocuteur. Un accessoire sur scène souligne cette situation : la glace ; Bérenger se parle donc à lui-même (« il va vers la glace », « il contemple sa poitrine dans la glace », « il tourne le dos à la glace »).
On retrouve la disposition spécifique du discours théâtral qui confère au public une place particulière et problématique : il est l'ultime destinataire de la parole de Bérenger (et de Ionesco) selon le jeu de la double énonciation.
Toutefois celui-ci n'est pas exactement seul sur scène : il est cerné par les rhinocéros, figurés par les têtes accrochées au mur et dont la présence est accentuée par les barrissements. D'ailleurs, à la fin du monologue, Bérenger semble s'adresser à ces rhinocéros, dans une forme de défi final :
« Il se retourne face au mur du fond [...] tout en criant ».
b) Bérenger et les autres
Solitude de Bérenger contre tous : on relèvera l'opposition du singulier et du pluriel, et celles entre je et « eux » ( l.3, 5, 19 ), entre « je » et « tout le monde »( l.35, 37).
Déplacement de la norme. Comme Bérenger est le dernier de son espèce, il est devenu « l'anormal », alors que les rhinocéros constituent la norme de référence : il se qualifie de « monstre »l.27 et se compare, à son désavantage, aux rhinocéros
Les rhinocéros sont connotés positivement. Le contraste de la beauté et de la laideur (« je ne suis pas beau »l.1, « ce sont eux qui sont beaux »l.3) est développé à travers les oppositions de formes (« corne »l.5, « Front plat »l.6 et « traits tombants »l.7), de texture (« moites »l.11, « rugueuses »l.11 / « flasque »l.13, « dure »l.14 / « sans poils »l.16, « poilu »l.14) ou de couleur (« trop blanc »l.13, « magnifique couleur vert sombre »l.15).
Enfin, les barrissements apparaissent comme des « chants »l.17 opposés à la faiblesse de sa propre voix, humaine. On aboutit dès lors à un éloge des rhinocéros qui révèle que la solitude et la différence, c'est-à-dire le simple fait d'être soi, sont difficiles à porter, à assumer.
c) L’échec du lien avec l’autre
Le sentiment dominant de Bérenger est ici la honte (« j'ai trop honte »l.31, « comme j'ai mauvaise conscience »l.25, « J'ai eu tort »l.4). Le monologue exprime la douleur de Bérenger, qui est d'abord douleur d'être lui-même. Ponctuation expressive : phrases exclamatives, interjections (« hélas ! »l.5 « ah ! »l.14), répétitions désespérées (« jamais, jamais »l.28).
Le public lui-même n’est-il pas parmi ces « têtes de rhinocéros » ?
Bérenger ne peut pas se joindre avec tous les autres, il ne peut pas devenir rhinocéros. Il tente en vain de leur ressembler « Je n’ai pas de corne, hélas ! », « Mais ça ne pousse pas ! », et de communiquer « Ahh, ahh, brr ! Non, ça n’est pas ça ! », « Je n’arrive pas à barrir »
II. Berenger, un personnage héroïque ?
a)
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