Peut-on faire l'économie des désirs?

SERRE

ILONA

TS3                        DISSERTATION PHILOSOPHIE

Sujet : Peut-on faire l’économie du désir ?

Il arrive parfois qu’autrui nous conseille de ne pas prendre nos désirs pour des réalités. La volonté est de mettre en garde le sujet, de le prévenir que le désir peut être potentiellement sources d’illusions et donc de tensions intérieures. En effet, l’Homme est un être de désir. Sans doute est-il d’abord mu par des pulsions corporelles mais, lorsqu’il se représente en pensées, dans le souvenir ou l’imagination l’objet capable de le satisfaire, il en éprouve alors le désir. Il est essentiel de détacher le sens courant erroné du mot « objet ». Il faut, il est vrai, distinguer la « chose » de « l’objet ». Ce dernier, du latin « objectum », est étymologiquement ce qui est jeté devant nos yeux, ou plus généralement notre conscience. Il s’agit de tout ce que nous pouvons percevoir, penser ou vouloir indépendamment de la connaissance ou de l’idée que peut en avoir l’être pensant. En ce sens, tout ce qui existe est objet, à condition qu’on y pense. La « chose », du latin « res », c’est-à-dire ce qui existe par soi-même, qu’on y pense ou pas. Là où on attache couramment une conceptualisation plus matérialiste.

Le Désir se démarque par son ambivalence, en effet, le désir est recherche de satisfaction mais est aussi source de déceptions et souffrance. Schopenhauer soutient cet aspect du désir, en effet selon lui : « Tout vouloir procède d’un besoin, c’est-à-dire d’une privation, c’est-à-dire d’une souffrance » ainsi, les désirs sont sources de malheur, condamnant le sujet a une perpétuelle déception.

Pourtant le désir semble pouvoir « le désir c’est l’essence même de l’Homme » dans ce sens nous devons comprendre que le désir est ce qui anime les Hommes, le moteur, qui décuple leurs forces et font surpasser ce qu’ils nomment « leurs limites ».

Le désir est donc source de controverses. Par exemple quand bien même souhaitons nous le meilleur, nos désirs nous poussent dans l’obscurité. Comme si nos désirs étaient dotés d’une force magnétique nous entrainant dans des profondeurs obscures. Ainsi, sommes-nous esclaves de nos désirs ? Dans le cas échéant, pouvons-nous contrôler ces forces ? Notre raison n’est-elle donc pas suffisante à freiner nos désirs les plus démesurés ? Ou certains désirs dépassent-ils notre raison ? Si le psychisme de l’Homme s’avère faillible, nos désirs sont-ils seulement incompatibles avec le bonheur ? Peut-on se familiariser avec nos désirs ? Mieux les connaitre pour mieux les appréhender et donc avoir une maitrise sur notre esprit.  

1. Maitriser ses désirs

1. La raison
2. La volonté (religion)
3. Le stoicisme
4. Ascétisme
5. L’education

1. On ne peut pas maitriser ses désirs

1. L’hédonisme
2. Leur multiplicité
3. Acrasie, passion
4. Ignorance
5. La société actuelle

1. Vivre avec ses désirs : mieux les connaitre

1. La conscience
2. L’expérience
3. La prudence
4. Le savoir

L’Homme est doué de forces et de facultés psychologiques et psychiques qui lui invoquent un certain contrôle de soi et de ses désirs. En effet, elles permettent, soit totalement, soit partiellement de lui proférer une dominance consciente sur des aléas du mal intérieur. L’Homme peut ainsi faire l’économie de ses désirs c’est-à-dire les hiérarchiser, les sélectionner, contrôler les plus extrêmes.

D’une part, la raison est une arme de contrôle de l’Homme. Comme le soutenait Aristote, « l’Homme est un animal raisonnable », dans ce sens, la raison est propre à l’Homme et c’est ce qui le distingue d’un animal. Descartes la considère comme « la puissance de bien juger et de distinguer le vrai d’avec le faux, qui est proprement ce qu’on nomme le bon sens ou la raison est naturellement égale en tous les Hommes ». La raison est donc la faculté d’élaborer des concepts, de juger, de raisonner. Elle est l’ensemble de principes universels qui constituent l’armature logique et la source active de la pensée discursive et de l’action cohérente. Sa valeur est le bon. Elle intervient dans la maitrise de ses désirs, en effet, elle nous fait revoir certaines de nos positions, expose les différents chemins pour accéder à l’objet du désir et met en lumière les chemins plus raisonnables ainsi que les conséquences que pourraient avoir nos actes. Dans ce sens, elle aide le sujet à disposer au mieux de ses désirs. Par exemple, lors de la période des fêtes, face à l’abondance des mets et le désir de tous les déguster, une petite voix raisonne dans notre esprit : « soit raisonnable ». Le stoicisme est un mouvement philosophique qui considère la raison comme le remède aux maux de la vie, l’Homme ne pourrait être heureux que s’il maitrise ses désirs et qu’il reste maitre de ses représentations.

Mais encore faut-il en avoir la volonté. Alors que nous associons souvent « désir » et « volonté », la volonté s’avère en réalité plus puissante que le désir. En effet la volonté suppose une capacité de recul, de distanciation que n’a pas le désir. La volonté est la faculté de l’Homme de se déterminer, en toute liberté et en fonction de motifs rationnels, à faire ou à ne pas faire quelque chose. Ainsi la volonté peut ratifier le désir, y consentir ou au contraire s’y opposer car contrairement au désir, le passage à l’action suit la volonté. Désirer devenir plus motivé par son travail et se sentir plus épanoui n’aidera pas à le devenir, par contre le vouloir, avoir la volonté d’en finir avec la négativité et se donner les moyens d’agir permettra d’amorcer les changements désirés. Dans la même lignée, les croyants se distinguent par leur soumission à Dieu, cette soumission est un acte de volonté, nul n’est obligé de se dévouer à la religion. La religion catholique par exemple condamne certains désirs qu’ils nomment « péchés », le moyen de ne pas céder au désir est cette profonde volonté d’être au plus proche de Dieu.

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