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Pensez-vous Que Les Personnages De Tragédie Soient éloignés Du Spectateur ?

Mémoire : Pensez-vous Que Les Personnages De Tragédie Soient éloignés Du Spectateur ?. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  7 Mars 2014  •  1 302 Mots (6 Pages)  •  1 860 Vues

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SUJET : Pensez-vous que les personnages de tragédie soient éloignés du spectateur ?

Introduction : Dans le théâtre tragique, les personnages doivent être présentés comme étant proches du spectateur afin qu'ils s'y reconnaissent. Ainsi fonctionne le principe de la Catharsis. Toutefois, ils doivent garder une certaine distance avec le spectateur de façon à ce que celui-ci ne reproduise pas les faits qui se déroulent sur scène.

Mais pourquoi et comment les personnages appartenant à la tragédie classique peuvent paraître à la fois si proches et si éloignés du spectateur ?

En premier lieu, nous essaierons de comprendre comment les personnages paraissent si loin et si proches à la fois, puis, nous révélerons les effets que cela produit sur le spectateur.

I. Les personnages de tragédie paraissent proches au spectateur car ce dernier s'identifie à travers à eux. En effet, le dramaturge cherche à rendre ses personnages le plus crédible possible et à s'approcher de la réalité au plus près. Dans Bérénice, de Racine, Bérénice est une femme pure et simple qui suit naturellement ses sentiments et à travers qui quiconque peut s'identifier puisqu'elle ne vit que pour son amour dans la pièce et révèle sa nature simple dans laquelle tout le monde retrouve une partie de sa personnalité. Cette femme qui aime éperdument Titus est abandonnée par ce dernier qui préfère choisir l'honneur à l'hymen qui lui est interdit s'il sauvegarde ses pouvoirs politiques. Le spectateur se compare à cette femme et l'admire, ce qui le rapproche du personnage. De plus, la pitié qu'inspire certains personnages rapproche le spectateur qui éprouve de la compassion à la vue des douleurs que ressent le personnage comme celui d'Hippolyte dans Phèdre, pièce de Racine. Ce pauvre homme est victime de calomnies et maudit par son père qui le croit mauvais. Il souffre et décide de quitter sa ville lorsqu'il se fait attaquer par un monstre et meurt d'une atroce agonie, traîné par ses propres chevaux. En se rapprochant par la pitié et par l'identité du personnage, la proximité n'est que plus grande.

Mais les personnages tragiques peuvent également paraître lointains aux yeux du spectateur pour qui il est impossible de se retrouver à travers les situations improbables dans lesquelles se trouvent les personnages. Parfois, les protagonistes peuvent être confrontés à des situations fantastiques comme dans Phèdre, où Hippolyte est attaqué par un monstre marin à tête de taureau qui présente une « gueule enflammée » (v. 1533). On trouve également une scène fantastique dans Oedipe, pièce tragique de Corneille, dans laquelle le héros (Oedipe) rencontre et affronte sur sa route un sphinx à buste de femme, corps de lion et ailes d'oiseau. Ces deux scènes, incontestablement incroyables ne peuvent servir de repère réel au spectateur et creuse donc un fossé. De ce fait, le personnage paraît lointain au spectateur.

On retrouve néanmoins dans chaque pièce tragique classique des distances fixées entre le personnage et le spectateur de manière à ce que ce dernier ne prenne complètement exemple sur ce personnage et n'ait pour envie de reproduire ses faits. De la sorte le spectateur se libère des envies du héros qui sont livrées sur scène. Dans la tragédie classique reviennent systématiquement l'écriture en alexandrins de la pièce organisée en 5 actes. Dans chaque tragédie, les héros sont rattrapés par leur destin qui leur est imposé par les dieux. C'est ce qu'on appelle le fatum. La seule issue de leur situation est toujours dramatique. Dans Phèdre, tragédie de Racine, Hippolyte finit par mourir atrocement et Phèdre se suicide, ne supportant pas la situation insoutenable dans laquelle elle se trouve. Elle est aux origine de tromperie et de la mort d'Hippolyte, ayant mentit qu'il l'aurait violentée. De plus, le langage employé est soutenu comme dans Bérénice, de Racine, ce qui s'explique par l'unique apparition de personnages de rang social très élevé. Dans cette dernière pièce, Bérénice préfère s'exiler plutôt que vivre un amour non-assumé par son Titus, et rompt avec celui-ci. Par toutes ces méthodes, la distance

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