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Omar Khayyâm - Robaiyat

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Par   •  8 Août 2014  •  5 991 Mots (24 Pages)  •  632 Vues

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Robaiyat

Omar Khayyâm

(1048 – 1131)

D’après la traduction de Franz Toussaint, Paris, L'Édition d'art H. Piazza

2

I

Tout le monde sait que je n'ai jamais murmuré la moindre prière.

Tout le monde sait aussi que je n'ai jamais essayé de dissimuler mes défauts.

J'ignore s'il existe une Justice et une Miséricorde...

Cependant, j'ai confiance, car j'ai toujours été sincère.

II

Que vaut-il mieux ? S'asseoir dans une taverne, puis faire son examen de conscience,

ou se prosterner dans une mosquée, l'âme close?

Je ne me préoccupe pas de savoir si nous avons un Maître

et ce qu'il fera de moi, le cas échéant.

III

Considère avec indulgence les hommes qui s'enivrent.

Dis-toi que tu as d'autres défauts.

Si tu veux connaître la paix, la sérénité, penche-toi sur les déshérités de la vie,

sur les humbles qui gémissent dans l'infortune, et tu te trouveras heureux.

IV

Fais en sorte que ton prochain n'ait pas à souffrir de ta sagesse.

Domine-toi toujours. Ne t'abandonne jamais à la colère.

Si tu veux t'acheminer vers la paix définitive,

souris au Destin qui te frappe, et ne frappe personne.

V

Puisque tu ignores ce que te réserve demain,

efforce-toi d'être heureux aujourd'hui.

Prends une urne de vin, va t'asseoir au clair de lune, et bois,

en te disant que la lune te cherchera peut-être vainement, demain.

VI

Le Koran, ce Livre suprême, les hommes le lisent quelquefois,

mais, qui s'en délecte chaque jour?

Sur le bord de toutes les coupes pleines de vin est ciselée

une secrète maxime de sagesse que nous sommes bien obligés de savourer.

VII

Notre trésor ? Le vin. Notre palais ? La taverne. Nos compagnes fidèles ? La soif et l'ivresse.

Nous ignorons l'inquiétude,

car nous savons que nos âmes, nos coeurs, nos coupes et nos robes maculées

n'ont rien à craindre de la poussière, de l'eau et du feu.

VIII

En ce monde, contente-toi d'avoir peu d'amis.

Ne cherche pas à rendre durable la sympathie que tu peux éprouver pour quelqu'un.

Avant de prendre la main d'un homme,

demande-toi si elle ne te frappera pas, un jour.

3

IX

Autrefois, ce vase était un pauvre amant

qui gémissait de l'indifférence d'une femme.

L'anse, au col du vase...

son bras qui entourait le cou de la bien aimée !

X

Qu'il est vil, ce cœur qui ne sait pas aimer,

qui ne peut s'enivrer d'amour!

Si tu n'aimes pas,

comment peux-tu apprécier l'aveuglante lumière du soleil et la douce clarté de la lune?

XI

Toute ma jeunesse refleurit aujourd’hui !

Du vin ! Du vin ! Que ses flammes m’embrasent ! ...

Du vin ! N'importe lequel... Je ne suis pas difficile.

Le meilleur, croyez bien, je le trouverai amer, comme la vie !

XII

Tu sais que tu n'as aucun pouvoir sur ta destinée.

Pourquoi l'incertitude du lendemain te cause-t-elle de l’anxiété ?

Si tu es un sage, profite du moment actuel.

L’avenir ? Que t'apportera-t-il ?

XII

Voici la saison ineffable, la saison de l'espérance,

la saison où les âmes impatientes de s'épanouir recherchent les solitudes parfumées.

Chaque fleur, est-ce la main blanche de Moïse ?

Chaque brise, est-ce l'haleine de Jésus ?

XIV

Il ne marche pas fermement sur la Route,

l'homme qui n'a pas cueilli le fruit de la Vérité.

S'il a pu le ravir à l'arbre de la Science, il sait que les jours écoulés et les jours à venir

ne diffèrent en rien du premier jour décevant de la Création.

XV

Au delà de la Terre, au delà de l'Infini,

je cherchais à voir le Ciel et l'Enfer.

Une voix solennelle m'a dit :

«Le Ciel et l'Enfer sont en toi.»

XVI

Rien ne m'intéresse plus. Lève-toi, pour me verser du vin !

Ce

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