Nouvelle à La Manière de Maupassant

C’était un soir d’hiver, la neige s’écrasait sur le sol, le vent soufflait de toutes ses forces, le ciel était gris, les arbres étaient nus, la lumière des lampadaires tentait de briller entre l’épaisse couche de brouillard, il faisait froid, c’était l’un des hivers les plus froid qu’il y ait eu depuis bien longtemps.

Ce soir-là, M.Deschanvres et ses compagnons s’était regroupés autour de sa table. Ils jouaient aux cartes emmitouflés sous des épaisses couches d’habits chauds. Ils avaient les yeux rivés sur le jeu, rien ni personne ne pouvait les détachés de leur partie.

Et ils étaient là pendant des heures, à jouer, sans se soucier du temps qui passe, jusqu’au moment où la servante de M.Deschanvres fit son entrée, munit d’un plateau et de six verres. Elle fit le tour de la table et déposa un rafraîchissement à chacun des invités ainsi qu’à son maître puis elle repartit comme si de rien n’était sous le regard attentif des six bonhommes.

C’est à ce moment-là que M.Dormont demanda :

- Vous avez encore changé de servante mon cher Deschanvres ?

- Ah oui ! L’autre fillette je l’ai refilé au bon vieux M.Barron !

- Pourquoi cela ? Que s’est-il passé ? Questionna un des autres compagnons

-C’est une longue histoire mes amis…

- Nous avons toutes la soirée, repris M.Dormont.

Ils stoppèrent alors leur partie de cartes pendant un temps et M.Deschanvres se mit alors à conter son histoire sous l’oreille attentive de tous ses invités.

-C’était en décembre dernier, mon ancienne bonne était devenu grosse de je ne sais quel campagnard et je ne pouvais la garder chez moi sous peine d’être le centre de toutes les conversations. Imaginez des hommes tel que nous avec une bonniche en cloque, ce ne serait vraiment pas bien vu ! Je l’ai donc échangé contre la fille du paysan du village, il me devait encore un service, j’en ai donc profité et je lui ai demandé de m’échanger sa fille contre la fillette en cloque. Ce n’était pas si facile de le convaincre mais sachez mes amis qu’avec les bons arguments, on arrive à tout avoir. Après une discussion interminable, il me céda sa fille contre ma servante. Je repartis en direction de ma demeure avec ma nouvelle bonne, je voyais bien qu’à son regard elle n’était pas si rassuré, alors j’essayais tant bien que mal de la réconforter mais après tout les affaires sont les affaires et je ne pouvais rien faire de plus pour cette jeune fille.

Apres plusieurs semaines, tout se passait à merveille, elle était déjà un peu plus à son aise et elle travaillait merveilleusement bien, c’était l’une de mes meilleures domestiques !

- Alors pourquoi l’avoir redonner ? Le coupa un des hommes

- J’y arrive, ne soyez pas si pressé ! Je disais donc que c’était l’une de mes meilleures domestiques. Mais plus les jours passés plus elle ressentait des sentiments à mon égard. Elle me faisait les yeux doux, elle me parlait avec une voix mielleuse, je la surprenais très souvent en train de rêvassait, elle chantonnait pendant qu’elle faisait le ménage, elle me trouvait des petits surnoms que se donnent ces vieux couples. Elle

...