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Musset - Les nuits

Commentaire de texte : Musset - Les nuits. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  25 Février 2017  •  Commentaire de texte  •  3 124 Mots (13 Pages)  •  3 712 Vues

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Proposition d’introduction :

En mars 1835, Musset vient de rompre avec Georges Sand après une liaison orageuse de deux ans . Brisé , le poète s’interroge alors: à quoi bon écrire quand on a raté sa vie? De cette douloureuse question naissent “Les Nuits” ( nuit de mai juin 1835 ; Nuit de décembre décembre 1835; Nuit d’Août Août 1836 et Nuit d’Octobre Octobre 1837), 4 poèmes en forme de dialogues qui traduisent le conflit intérieur qui agite le poète. Ecrite en 2 nuits et une journée, la Nuit de Mai dont est extrait le passage que nous allons étudier (fin du poème) fait dialoguer le poète paralysé par son malheur avec la Muse qui tente de le convaincre que la douleur peut nourrir son art.

  1. L’expression de la souffrance du poète : la dimension élégiaque du texte.

Souffrance = thème majeur du poème comme en atteste chp lexical correspondant omniprésent dans le texte.

S’exprime de plusieurs manières dans le texte :

* Dans l’évocation de la situation des poètes par la muse

* A travers l’image du sacrifice du pélican marqué par la souffrance physique doublée d’une souffrance morale

* Dans les propos élégiaques du poète lui-même

La situation personnelle du poète

emploi 2e pers par la Muse et 1ere pers par le poète : allusions à sa vie

v1 jeunesse pas synonyme d’insouciance emploi du verbe “endure” + “souci” > champ lexical de la souffrance qui se prolonge dans les 9 premiers vers “blessure”, “douleur”,”désespéré” ,”sanglot”

l s'inspire de sa relation avec Georges Sand qu’il évoque de manière indirecte:

-”lassé d'un long voyage” l.10

-”espérances trompées” l.43 > allusion possible aux infidélités de G. Sand mais peut avoir aussi un sens plus large: les désillusion du poète frappé par le mal du siècle

-”j'ai souffert un dur martyre” l.57 champ lexical de la souffrance + emploi du p.composé qui renvoie à un passé proche or le poète a rompu deux mois avant d’écrire ce poème

-”tristesse, oubli, amour,malheur” l.44 >  énumération qui associe l’amour et des sentiments malheureux > rappelle relation conflictuelle et rupture avec G. Sand

Il a sans doute fait ces évocations amour /tristesse en lien  avec sa relation tumultueuse et passionnée qui à sa fin, l’a profondément anéanti.

L’apologue du pélican :l'oiseau est une représentation du poète, la souffrance de l’un représente la souffrance de l’autre. l’image du sacrifice du pélican marqué par la souffrance physique doublée d’une souffrance morale

Les deux premiers vers (11-12) présentent le pélican de retour d'un long voyage, thème cher à la poésie lyrique depuis Du Bellay (Heureux qui, comme Ulysse...), mais ici de façon négative : Le pélican est lassé (vers 10), blessé (s'abattre vers 13) et fatigué (à pas lent vers 17). La nature est caractérisée par le brouillard du soir (vers 11, élément qui met en place un décor naturel sinistre. Le verbe "retourne" au présent narratif installe aussi une action habituelle et répétitive, ce que confirmera plus bas l'adverbe "parfois" (v. 29).

La fin de la phrase (v. 11-12), après ces compléments circonstanciels, nous apprend qu'il est "père" (v. 24) de "ses petits", lesquels attendent qu'il leur donne ce qu'il est allé chercher, puisqu'ils sont "affamés". On voit la charge qui pèse sur lui : bien que le père semble très fatigué ou blessé quand il vient "s'abattre sur les eaux", il doit encore se soucier de leur sort en les nourrissant.

: personnification de l’oiseau qui doit faire face à la déception de sa progéniture

 

-souffrance avant le sacrifice :

le pélican cherche en vain de la nourriture, il est déjà épuisé “à pas lents” “aile pendante” physiquement diminué

Souffrance morale aussi, de ne pas avoir trouvé à manger : “pêcheur mélancolique” “lassé”

“En vain, il a des mers…” -Antéposition de en vain, insistance sur l'inutilité

-“goitres hideux” : Hiatus : deux mots qu'on évite d’enchainer normalement, durs à prononcer.> attire l’attention du lecteur : -Le goitre est hideux pour le père, honteux de n'avoir pu les nourrir.

-La joie des petits, en décalage avec la tristesse du père, dramatise l'échec du pélican.

-Contraste aussi entre les mouvements vifs des petits et les mouvements lents du pélican qui soulignent sa fatigue.

V.20 “le sang coule à long flot” >hyperbole pour donner une énorme intensité à la souffrance

V.27 “sa sanglante mamelle” >champ lexical du sang

V.28 “s’affaisse  et chancelle

V.31 “supplice

-Souffrance morale de l'oiseau : pélican personnifié “craint, fatigué, sombre et silencieux” L'oiseau est associé à une figure parentale( un père voir une mère “ses entrailles de père” “mamelle sanglante”).

fatigué de mourir”  Mort inévitable, gradation, se rapproche inexorablement

Gradation dans la souffrance, mort associé à la souffrance du pélican => apparition du registre tragique avec idée de la mort (souffrance du pélican physique plus concrète, effrayante par rapport à la douleur plus abstraite du poète)

v.35 “funèbre adieu” >suggère mort de l'oiseau V.19-30-38 “ il regarde les cieux “ : appel de la mort ? “-L'oiseau va jusqu'au suicide (personnification) “ Sentant passer la mort se recommande à Dieu” : peur du voyageur rejoint émotion tragique : le sort du pélican provoque terreur et pitié.

 + conscience de l’issue fatale que n’ont pas ses enfants et qui l’amène à vouloir hâter la fin

qui est retardée, effet d’attente, durée du supplice suggérée

au "lassé d'un long voyage" du v. 10, à  la mort annoncée (dès le v. 28). répond en écho "Fatigué de mourir dans un trop long supplice" (v. 31),La dernière phrase (v. 30-38), encore plus ample que la précédente, figure le summum de la scène pathétique : ce qui implique la nécessité de mettre un terme à cette torture volontaire, en refusant la vie que pourraient lui laisser ses enfants (v. 32), et en penchant plutôt vers la mort. Malgré sa tendresse, il voit bien que ses enfants sont égoïstes, ils ne pensent pas à la souffrance du père, ce qui provoque une certaine amertume car cette tendresse n'est pas réciproque.

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