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Monologue déçu déçu : rhétorique de l'amour

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Par   •  15 Avril 2015  •  Analyse sectorielle  •  936 Mots (4 Pages)  •  1 134 Vues

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I. Un monologue de soupirant déçu : la rhétorique amoureuse

- Arnolphe a recours à tous les effets traditionnels de la rhétorique de la déception amoureuse. Commenter ainsi l’emploi abondant des phrases exclamatives, qui structurent l’ensemble du passage en l’ouvrant (avec trois exclamations successives correspondant chacune à la longueur d’un vers, ce qui installe rythmiquement le lecteur dans la modalité exclamative et le prépare à recevoir une scène de plainte véhémente) et en le fermant, dans la prière qui clôt le passage et qui a pour fonction d’annoncer la vengeance d’Arnolphe. Etudier également l’usage que fait Arnolphe de la modalité interrogative : des phrases telles que « Faut-il de ses appas m’être si fort coiffé ? » et « Sot, n’as-tu point de honte » sont des interrogations rhétoriques qui renforcent l’expressivité du propos. Il ne faut pas y voir une forme de discours délibératif mais des artifices rhétoriques.

II. Etudier également les champs lexicaux dominants du monologue, qui correspondent aux champs lexicaux auxquels la langue classique a habituellement recours pour traiter la passion et la douleur amoureuses. Le vocabulaire employé est volontiers hyperbolique (« mortifie », « enfin, me voilà mort par ce funeste écrit », « ah, je crève, j’enrage » - relever d’ailleurs l’anaphore de l’expression « j’enrage » dans les vers « J’enrage de trouver cette place usurpée,/ Et j’enrage de voir ma prudence trompée » -, etc.) ; il est toujours hyperonymique , c'est-à-dire qu’Arnolphe a recours à des concepts extrêmement généraux : amour, trahison, colère, douleur, concepts qui sont traditionnels et ont, de plus, une valeur d’exagération et d’universalisation du propos. Remarquer notamment la référence à la notion de « destin » fondamental pour la tragédie classique à laquelle Molière peut faire implicitement référence : Arnolphe se présente alors comme un amant tragique.

III. Etudier alors le portrait d’amoureux qu’Arnolphe fait de lui-même : à la trahison d’Agnès il oppose en effet la sincérité de son amour : « Et cependant je l’aime, après ce lâche tour, / Jusqu’à ne me pouvoir passer de cet amour ». Observer à quel moment du monologue ces deux vers interviennent : ils se situent en effet entre un moment où Arnolphe dépeint les défauts d’Agnès et un moment où il prend la résolution de se venger d’elle. Par la construction du discours, donc, Arnolphe justifie sa colère et son désir de vengeance par la profondeur de son amour. La déploration amoureuse est au service de la justification de l’action : cela invite à relire le texte en s’intéressant à sa dimension satirique, d’autant plus si l’on sait à quelles manipulations Arnolphe a soumis Agnès pour essayer d’en faire son épouse.

II. Un monologue proposant un traitement satirique du personnage

Revenir sur la dimension rhétorique du monologue, en en commentant cette fois le caractère outrée : il s’agit en effet d’une rhétorique qui se donne à voir, qui ne dissimule pas ses myens, ce qui constitue un premier indice de la fausseté du discours tenu. La construction très claire du monologue : déploration – portrait cruel d’Agnès – célébration par Arnolphe de son

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