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Mes mauvaises pensées

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Par   •  6 Décembre 2014  •  644 Mots (3 Pages)  •  763 Vues

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Mes mauvaises pensées

C’est l’histoire d’une sincère confession : « Je viens vous voir par ce que j’ai des mauvaises pensées » : (P. 9)

Il s’agit alors d’une séance thérapeutique qui s’est déroulée dans le bureau d’une clinique où a eu lieu la première rencontre entre une patiente, le « je » narratrice, et sa thérapeute, la destinataire « vous ». Cette dernière peut designer, en fait, tout lecteur prêt à écouter ou à lire une histoire pleine de souffrances et d’angoisses provenant d’un passé dont la narratrice, un auteur, nommée Lou, essaie de se s’en libérer. Un passé qui l’habite, qu’elle porte à l’intérieur d’elle-même, et qui constitue une source inépuisable d’angoisses, de mauvaises souvenirs qu’elle n’arrive plus à contrôler, et qu’elle souhaite oublier afin de retrouver sa propre histoire, sa propre identité. Pour ce faire, elle déclare ouvertement et sans aucune honte ses phobies, sa maladie et son homosexualité par le billai de l’écriture : « Je n’ai pas honte de ma parole (…) Je me considère comme une personne malade, j’ai toujours voulu fuir la vie, l’écriture et l’amour en sont les ultimes moyens (P. 10). Nina Bouraoui déclare qu’ « écrire sur son mal fait disparaître le mal » (P. 35).

Les mauvaises pensées ou les secrets de la narratrice sont en effet les véritables sujets du livre. Le premier secret c’est l’Algérie : « Je vous dis, tout de suite, que je suis de mère française et de père algérien, comme si mes phobies venant de ce mariage (…), je suis dans le partage du monde, je ne suis jamais séparé de mes deux amours, je suis faite de ce ciment » (P. 18). C’est à partir de cette déchirure que surgit ce malaise et cette écriture qui constitue un témoignage de la faille géographique, familiale et identitaire où l’auteur est partagé entre Rennes et Alger : « Alger existe par ce que j’ai vécu, par ce que je m’y suis laissé, c’est moi qui fait Alger et non l’inverse ; je ne suis pas une exilée, je suis une déracinée » (P. 18)

Le deuxième secret est relatif à la noyade d’une part : « Tout commence dans la baie de Nice, c’est mon corps dans la piscine de Zeralda, j’ai failli me noyer, mon enfance repose sur ce secret » (p. 14) et à l’étouffement de la mère d’autres part. Tout est causé par les paroles du père de la mère, qui avait dit à sa fille lorsqu’elle se maria avec un homme algérien : « Tu finiras mal ! » Non seulement la vie de la mère, avec son mari algérien, est imprégnée de cette parole, mais aussi la vie des filles de ce couple, notamment Nina Bouraoui. Son écriture vient de là.

Le troisième secret c’est l’amour des femmes, c’est une homosexualité assumée : « Je pense à Diane de Zurich, je pense à sa beauté, à sa voix, à son corps si fin » (P.31). Dans son œuvre, la narratrice raconte en toute franchise ses relations amoureuses avec beaucoup de femme : Diane Zurich, Madame B. et la chanteuse qu’elle évoque dans la page 33 : « Je marche derrière elle sur le sentier qui mène à la maison, sa main cherche la mienne, nous sommes ensembles (…). Je l’entends cette voix qui chante et la vois qui dit « j’ai envie de toi »

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