LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Marcher d’un grave pas, et d’un grave sourcil

Documents Gratuits : Marcher d’un grave pas, et d’un grave sourcil. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  28 Février 2014  •  998 Mots (4 Pages)  •  13 413 Vues

Page 1 sur 4

« Marcher d’un grave pas, et d’un grave sourcil » Joachim Du Bellay, Les Regrets, 1558

Introduction :

Publié en 1558, le recueil des Regrets est inspiré par le séjour que du Bellay fait en Italie.

Alors qu’il s’attendait à retrouver la grandeur de la Rome antique, il ne rencontre à la cour pontificale que des courtisans médisants. Ce sonnet est manifeste de la déception du poète, qui passe ici par beaucoup d’ironie.

Le thème ici : un satyre des courtisans.

Lecture de ce sonnet oppose certains points mais en réunit d’autres comme le portrait et l’hypocrisie de cette cours. En effet, d’une part, Du Bellay développe une technique qui consiste à amuser le lecteur par le portrait satirique et hypocrite du courtisan mais par une autre une agressivité personnelle.

Le paradoxe est donc de dire si ce sonnet est agressif ou joyeux.

Une première partie est consacrée à l’élégie, la plainte et le regret, et une seconde est écrite sur un ton ironique et satirique.

Portrait des courtisans

Durant le premier quatrain : Du Bellay se moque du ridicule des courtisans.

Le rythme binaire et l'allitération en [a] du premier vers, assorti de la répétition de "grave" témoignent d'une solennité ridicule, d'une démarche étudiée et mécanique, auquel s'ajoute le "grave souris", plaisant oxymore montrant la prétendue gravité d'une cour hypocrite, et débauchée.

On ne sait plus si l'on a affaire à une cour ou à une basse-cour : les êtres qui nous apparaissent circulent en effet avec une solennité de dindons ceci est appuyé par l’enjambement du deuxième vers ("et d'un grave souris") De plus, le mouvement de la tête (répondre de la tête) et le "grave sourcil" qui évoque l'impitoyable sérieux du regard des volailles.

Son Servitor (votre serviteur) est précédé d’un indéfini ; c’est un terme de politesse, de respect passe- partout, une marque de courtoisie très hypocrite. Le courtisan est calculateur : rien n’est spontané chez lui, tout est étudié, réglé

Au vers la conjonction « et » en tête de vers, créé un effet d’enchainement, voire une structure anaphorique.

Le terme « comme si » indique explicitement que les courtisans maitrisent l’art du mensonge, de la feinte.

Echos sonores au vers 5 : « petit » fait écho à « cos »i Le « e cos »i est mis en italiques, ce qui donne du relief, de l’épaisseur aux personnages : on entend leurs voix.

Du Bellay exploite ainsi une source connue de comique, bien définie depuis par Bergson selon qui le rire naît notamment du "mécanique plaqué sur le vivant". Mais le rire s'aggrave dans ce poème d'un jugement moral comme nous allons le montrer maintenant.

La dénonciation

Du second quatrain à la fin du premier tercet, Du Bellay dénonce plutôt l’immortalité des courtisans et porte sur eux un jugement moral.

Au vers 10, la conjonction

...

Télécharger au format  txt (6.1 Kb)   pdf (83.6 Kb)   docx (11 Kb)  
Voir 3 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com