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Lost ( Replay ) de Gérard Watkins

Commentaire de texte : Lost ( Replay ) de Gérard Watkins. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Mars 2013  •  Commentaire de texte  •  1 498 Mots (6 Pages)  •  476 Vues

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Compte rendu de spectacle : Lost (Replay) de Gérard Watkins

Introduction

Trois anges déchus, Luc, Satine et Bel, atterrissent au sous-sol d'un immeuble parisien. De leur Chute brutale, ils se relèvent et, après s’être remis du choc, projettent de provoquer, avec humilité, un beau geste pour l'humanité : faire se rencontrer une femme et un homme.

Après Identité, invité au Théâtre de la Bastille en 2011, Gérard Watkins, à la fois dramaturge et metteur en scène, nous présente une nouvelle fable contemporaine. Il s'inspire de la Genèse pour y puiser une matière fictive, et l'ancre dans notre réalité. Perdus dans les réseaux de communication, Hub et Fay sont les nouveaux Adam et Eve devenus indisponibles à la tentation. Gérard Watkins semble dénoncer une société humainement en déclin où le langage est appauvri, manipulé, et les êtres dispersés. Tout est à défaire, souffleront les anges aux oreilles de Hub et Fay. Et dans une douce ascension, ils chercheront à retrouver ensemble, là-haut sur le toit de leur immeuble, le désir et ses ailes.

C’est ainsi que l’on peut résumer, sommairement, cette œuvre.

Dans ce compte-rendu de spectacle, nous nous interrogerons sur l’évolution de la mentalité des personnages au cours de la pièce, au fur et à mesure de leurs contacts.

Dans une première partie, nous évoquerons la solitude des différents personnages, et les moyens qui la mettent en valeur. Dans une seconde partie, nous verrons l’impact des anges sur les deux humains, et l’apparition, la naissance d’une humanité.

I/ Le tragique de la situation et son contexte

1) Un titre évocateur

Avant même d’assister la pièce, le titre à lui seul permet de prévoir l’œuvre. En effet, ici, Lost = perdus, et Replay = rejouer

Or, que ce soit pour les humains comme pour les anges, chacun se trouve perdu dans un quotidien répétitif.

Du côté des humains, deux cas de figure se présentent. Fay, jouée par Nathalie Richard, est enfermée dans une gestuelle, et des répliques quasi identiques à chacune de ces entrées : « Qu’est ce qui m’a pris ? ». Cet effet fait penser au titre, et à « Replay », et ce cycle de répétition (infinie ?) renvoie aux mythes grecs, tel que le supplice de Sisyphe. Ainsi, le tragique de l’Homme y est perçu.

De son coté, Hub, joué par Fabien Orcier, est obnubiler par l’écoute de conversations enregistrées sur un vieux magnétophone, en boucle, en référence directe avec le titre.

Cette écoute en boucles, de morceaux de discussions, privés de leurs contextes, réduit leur sens, ce qui est accentué dans par la voix mécanique qui les répète.

Enfin, les anges sont quant à eux, perdus dans le sens premier du terme, c’est-à-dire qu’ils ont été chassés de chez eux et arrivent dans un monde qu’ils ne connaissent pas et qui leur est plus ou moins étranger.

Mais la notion de « rejouable » nous indique aussi, que tout n’est pas perdu, et qu’il est encore possible d’accéder à une humanité pure.

2) La séparation des espaces, et l’apparition d’univers.

L’espace scénique est construit sur trois niveaux juxtaposés, qu’on peut voir comme un triptyque.

L’éclairagiste Christian Pinaud se charge de réaliser une alternance Ombre/Lumière selon les personnages en jeu et leur place sur scène.

 Entre les Hommes et les anges.

Dans la première partie de la pièce, on assiste à l’arrivée spectaculaire des anges dans une cave parisienne, sale et vétuste, qui renvoie à l’univers des Naturalistes du XIXème siècle, et notamment, celui de Zola. Dans ce lieu, on nous présente l’évolution, ou plutôt l’adaptation des anges aux ailes brulées, qui redécouvrent leurs corps, la souffrance physique, et s’habituent à une existence terrestre. Ils sont meurtris par leur chute, ridicule par leurs gestuelles, et pitoyable par leur corps (notamment avec l’odeur, la saleté, la crasse).

 Entre les Humains eux-mêmes.

L’espace entre les studios de Hub et Fay n’est pas vraiment cloisonné, néanmoins, une cloison invisible existe belle et bien entre eux, car ceux-ci semblent ignorer jusqu’à l’existence d’un voisin. Les 2 humains sont complétement empêtrés dans des modes de communication qui ne fonctionnent plus, dans un monde qui les dépasse. Ils nous ressemblent. Ainsi, la plate-forme téléphonique, en Inde, est incapable de compréhension, comme si l’éloignement empêchait la communication, comme pour Hub et Fay, alors que seulement quelques centimètres

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