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Lorenzaccio d'Alfred De Musset

Rapports de Stage : Lorenzaccio d'Alfred De Musset. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  10 Janvier 2013  •  771 Mots (4 Pages)  •  1 262 Vues

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SCORONCONCOLO. Maître, as-tu assez du jeu ?

LORENZO. Non ; crie plus fort. Tiens, pare celle-ci ! tiens, meurs ! tiens, misérable !

SCORONCONCOLO. A l'assassin ! On me tue ! On me coupe la gorge !

LORENZO. Meurs ! meurs ! meurs ! Frappe donc du pied.

SCORONCONCOLO. A moi, mes archers ! au secours ! on me tue ! Lorenzo de l'enfer !

LORENZO. Meurs, Infâme ! je te saignerai, pourceau, je te saignerai. Au coeur, au coeur. Il est éventré. - Crie donc, frappe donc, tue donc ! Ouvre-lui les entrailles ! Coupons-le par morceaux, et mangeons, mangeons ! j'en ai jusqu'au coude. Fouille dans la gorge, roule-le, roule ! Mordons, mordons, et mangeons ! (Il tombe épuisé.)

SCORONCONCOLO. S'essuyant le front. Tu as inventé un rude jeu, maître, et tu y vas en vrai tigre ; mille millions de tonnerre, tu rugis comme une caverne pleine de panthères et de lions.

LORENZO. ô jour de Sang, jour de mes noces ! ô soleil, soleil ! il y a assez longtemps que tu es sec comme le plomb ; tu te meurs de soif, soleil ! son sang t'enivrera. ô ma vengeance ! qu'il y a longtemps que tes ongles poussent ! ô dents d'Ugolin, il vous faut le crâne, le Crâne !

SCORONCONCOLO. Es-tu en délire ? As-tu la fièvre, ou es-tu toi-même un rêve ?

LORENZO. Lâche, lâche, - ruffian, - le petit maigre, les pères, les filles, - des adieux, des adieux sans fin, les rives de l'Arno pleines d'adieux ! - les gamins l'écrivent sur les murs ; - ris, vieillard, ris dans ton bonnet blanc, - tu ne vois pas que mes ongles poussent ? Ah ! le crâne, le crâne ! (il s'évanouit.)

SCORONCONCOLO. Maître, tu as un ennemi. (Il lui jette de l'eau à la figure.) Allons, maître, ce n'est pas la peine de tant te démener. On a des sentiments élevés ou on n'en a pas ; je n'oublierai jamais que tu m'as fait avoir une certaine grâce sans laquelle je serais loin. Maître, si tu as un ennemi, dis-le, je t'en débarrasserai sans qu'il y paraisse autrement.

LORENZO. Ce n'est rien ; je te dis que mon seul plaisir est de faire peur à mes voisins.

SCORONCONCOLO. Depuis que nous trépignons dans cette chambre, et que nous y mettons tout à l'envers, ils doivent être bien accoutumés à notre tapage, je crois que tu pourrais égorger trente hommes dans ce corridor, et les rouler sur ton plancher, sans qu'on s'aperçoive dans la maison qu'il s'y passe du nouveau. Si tu veux faire peur aux voisins, tu t'y prends mal. Ils ont eu peur la première fois, c'est vrai ; mais maintenant ils se contentent d'enrager, et ne s'en mettent pas en peine jusqu'au point de quitter leurs fauteuils ou d'ouvrir leurs fenêtres.

LORENZO.

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