LaDissertation.com - Dissertations, fiches de lectures, exemples du BAC
Recherche

Linéaire harlem

Commentaire de texte : Linéaire harlem. Recherche parmi 298 000+ dissertations

Par   •  8 Avril 2020  •  Commentaire de texte  •  2 043 Mots (9 Pages)  •  519 Vues

Page 1 sur 9

EXPLICATION DE TEXTE : « HARLEM » D’ALOYSIUS BERTRAND

Remarques introductives :

        Des Fantaisies à la manière de Rembrandt et de Callot, voilà comment est sous-titré le recueil poétique d'Aloysius Bertrand publié à titre posthume en 1842. D'emblée, cette oeuvre est donc placée sous le signe de la peinture puisqu'elle est mise sous le double patronnage du peintre néerlandais Rembrandt (notamment rendu célèbre par sa technique dite du clair obscur => XVIe) et du graveur Jacques Callot (XVIe). Aussi, ce goût pour la picturalité chez Bertrand s'accompagne d'une prédilection thématique pour le Moyen-Age, le recueil Gaspard de la nuit présente donc une série de poèmes/tableaux d'inspiration à la fois gothique, romantique et picturale. Enfin, il convient de noter que Bertrand, malgré son choix de traiter un thème médiéval s'inscrit paradoxalement dans une grande modernité poètique. En effet, ce dernier est considéré comme étant le précurseur de la poésie en prose, bien avant Baudelaire et Rimbaud.

        « Harlem » n'est autre que le le poème d'ouverture du recueil d'Aloysius Bertrand. On s'attend donc à ce qu'il contienne un certain nombre d'éléments significatifs de l'esthétique générale. Avant toute chose, force est de constater que la structure du poème interpèle. Pour cause, bien que les six strophes soient toutes composées de trois vers, on peut constater que le poème se distingue par son absence de rime et par son hétérométrie. Portant le nom d'une ville hollandaise (Harlem), il s'agit d'un poème descriptif et pictural qui s'organise autour d'une dynamique de la juxtaposition. Il est donc par conséquent difficile de distinguer une structuration du poème. Le poème pourrait néanmoins se diviser en deux parties. La première du vers 1 au vers 9 consiste en la description d'éléments de décors non animés (ou à des animaux du moins) tandis qu'une seconde partie ( du vers 10 à la fin) évoque une galerie de personnages animés et humains.

        Il s'agira donc de voir comment la description arcaïque de la ville se colore d'une grande modernité.

Lecture Linéaire

-V. 1 = La première strophe s'ouvre sur une reprise du titre, qui n'est autre que le nom d'une ville hollandaise proche d'Amsterdam. Ce n'est pas pour rien que Bertrand choisit cette ville puisqu'elle est le lieu d'un foisonnement artistique à la fin du 16e siècle et au début du 17e. On note en outre la mise en valeur du Toponyme par l'encadrement avec une virgule et la position d'ouverture du premier vers. // Le déictique « cette » matérialise la ville qui va être le sujet de la description durant tout le poème. A fortiori elle est d'emblée qualifiée de manière laudative avec l'adjectif « admirable ». Le substantif « bambochade » renforce la dimension picturale puisqu'une « bambochade » est un tableau ou un dessin représentant une scène champêtre populaire ou burlesque.

La fin du premier vers se poursuit sur le second et donne du rythme au poème, ce qui constitue un signe de modernité formelle. « Qui résume l'école flamande » = cette sub. Relative évoque le rôle de la ville d'Harlem dans l'histoire de la peinture hollandaise.

v.2 = Cette hypothèse se confirme au vers deux avec la reprise (effet d'insistance) du toponyme et le verbe « peint » qui ouvre une énumération reprenant les noms de quatre peintres flamands originaires de belgique ou de hollande. Cette première strophe est donc pour le moins surprenante puisqu'elle semble davantage s'ancrer dans le domaine de la picturalité que dans celui de la poésie.

Deuxième strophe : v.4 = La seconde strophe s'ouvre de manière brutale avec la conjonction de coordination « et » (qui sera reprise à l'ouverture de chaque strophe et ce jusqu'à la fin du poème). Qui plus est, cette seconde strophe se compose comme une succesion de proposition coordonées par l'outil « et ». Cette multiplication dénote une polysyndète qui créée un effet d'ajout. Cette esthétique de la juxtaposition n'est pas sans rapeller la picturalité, à la manière des touches de peintures des peintres cités ci dessus. De la même manière, les adjectifs de couleurs (« eau bleue » / « vitrage d'or » / « verts de houblon ») participent à l'atmosphère picturale. Cette première ébauche de la ville signale en outre deux choses : d'une part la volonté du poète de placer sa description sous le signe de la couleur locale, avec des éléments de décors typiques des flandres ( l'église, le vitrage, le stoël (+++) et le houblon = utilisé pour faire la bière), d'autre part, des éléments triviaux comme la prop. Sub. Relative « où sèche le linge » ou la description inattendue des toits « verts de houblon » participent à une grande modernité poétique.

Troisième strophe : la dynamique de la coordination se poursuit avec une nouvelle conjonction de coordination. Après les éléments de décors qui participent à la couleur locale, la description convoque un animal « la cigogne ». De prime abord, il n'y a rien de surprennant à cette apparition puisqu'il s'agit d'un animal familier des flandres belges et hollandaise. Qui plus est, « les cigognes » sont utilisées pour évoquer un nouve élément de décors « l'horloge » qui évoque par métonymie « la tour de l'horloge ».

De fait, le poème procède à une série de « zooms » sur différents éléments de décors qui sont traités et décrits successivement = esthétique de l'addition toujours. Cela dit, la suite de la strophe interpelle davantage. Effectivement; le comportement des « cigognes » est pour le moins énigmatique : « tendant le col du haut des airs et recevant dans leur bec les gouttes de pluie » => le col est ici une manière poétique de signifier le « cou » mais le ballet des cigognes demeure assez abstrait. Ce surgissement d'une image singulière, s'il peut paraître fortuit ou incompréhensible consiste en fait à l'un des symptomes de la modérnité de Bertrand qui inspireront plus tard les symbolistes et les surréalistes.

Strophe 4 : Même dynamique de la juxtaposition...

Cette strophe entâme une seconde partie du poème puisqu'elle met en scène des animés humains. Les deux personnages semblent ici s'opposer de manière polaire. En effet, d'un côté le « bourguemestre » n'est autre que le détenteur du pouvoir exécutif en hollande (sorte de maire). Il s'agit d'une figure politique, d'ailleurs décrite à la manière d'un personnage oppulant puisqu'il est qualifié « d'insouciant » et qu'il se « caresse de la main son double menton ». Cette description triviale et peu flatteuse du représentant politique s'inscrit dans le topos de la description de « l'oppulence inssouciante » (plus tard le bourgeois, le banquier).

...

Télécharger au format  txt (12.6 Kb)   pdf (325.2 Kb)   docx (209.2 Kb)  
Voir 8 pages de plus »
Uniquement disponible sur LaDissertation.com