Linéaire 3 : Le fou qui vend la sagesse

Linéaire 3 : Le fou qui vend la sagesse

Avec ce titre nous avons d’emblée une tension, du à l’antithèse très marquée <<La folie>> d’un coté <<la sagesse>> de l’autre. On a une réification qui tient de la provocation, si on la vend c’est un objet et non une simple idée.On lui enlève ainsi sa pureté en la réification et en les monnayant.

Soit le Fabuliste est contre ce fou, il va donc ressentir de l’animosité à son égard. Ou alors c’est un rire moqueur qui se permet de vendre la sagesse. C’est un titre accrocheur et perturbant.

Vers 1 <<Jamais auprès des fous ne te met à portée>>

On a un alexandrin qui sonne comme un précepte à suivre, une maxime, c’est comme un court proverbe. Il y a une tonalité de conseil qui est présente dans ce premier vers. La personne qui parle veut nous protéger. Il y a un lien que le Fabuliste cherche à établir entre lui et le lecteur => sentiment de protection.Il y a une dimension morale avec ce précepte.

Il y a la troisième personne du singulier, on a une tonalité négative => injonction négative. C’est à dire que la dimension discursive est fortement souligné. Le lecteur ou l’auditeur est impliqué, on a une lecture direct, ou peut être que c’est un personnage de la fable qui parle à un autre personnage.

Et donc on peut se demander si le personnage n’est pas l’auditeur.

Point méthodologie=> Quand on a une idée, on la défend et on la justifie.

En terme de registre, nous sommes dans le registre polémique (attaquer/ défendre). La césure est à l’hémistiche (fou), (222 333). <<fou>> est en position centrale. On retrouve en titre et en vers le mot <<fou>>.On a un combat entre fou et sagesse et pour le moment.Mais peut être que dans ce vers 1  c’est la sagesse qui parle. Finalement on aurait dans le titre une attaque des fous puis dans le vers 1 la sagesse riposte. Quand une polémique est lancé, on est presque dans un petit combat donc on peut se demander ; qui va gagner ?

La structure globale des fables, il y a toujours un conflit ou du moins une possibilité.

Vers 2<<Je ne puis te donner un plus sage conseil.>>

On entend bien le tétramètre avec la césure à l’hémistiche, au niveau de <<donner>>.Il y a tout de meme une liaison entre <<donner>> et <<un>> ce qui adoucit la césure.  

On a au vers 1 les fous, puis l’idée de la sagesse au vers 2. Il était associé dans le titre mais sont séparé par la suite. Chacun un vers. On a la parole qu’on écoutait au vers 1 qui se dessine <<je>> et <<te>> les deux interlocuteurs sont présents dans le texte.C’est une esquisse de dialogue.

 On passe de l’impératif à l’indicatif. On a plus d’injonction, on a juste une déclaration.

On avait une injonction négative ; ordre, impératif, interdiction. Mais c’est désormais un conseil donc on s’adoucit. Ce vers est là pour donner plus de poids au vers 1 puisqu’il le met en valeur.

Pour obtenir l’adhésion de la personne qui l’écoute ; on a d’abord un coup de force au vers 1 puis utilise la douceur au vers 2.

Comme souvent dans les fables, on va essayer de nous convaincre  et de nous persuader. Pour le moment la persuasion de force et de conseil domine.

Convaincre=>L’arme est la raison, la logique. Il y a des preuves et des exemples.

Persuader=> Utilise la force, les sentiments, la manipulation.

Les vers 3 et 4  propose une reformulation des vers précédents. On retrouve avec cette formulation le fait que l’auteur prend soin de nous.

Le vers 1 correspond au vers 4 et le vers 2 correspond au vers 3.

        Cette reformulation=> Un chiasme est mis en scène. L’effet d’insistance est encore plus soutenu par ce chiasme. Le chiasme on le retrouve aussi au niveau des rimes. Ainsi on a un chiasme au niveau de la forme comme au niveau du fond.

Vers 4 : <<A celui la de tete éventée>>

On a la une métaphore pour reprendre le mot fou et cette image est ridicule. L’effet est donc comique. On voit que le fabuliste dans ce combat, semble prendre partie ; il se moque des fous.

Elle n’est pas choisi au hasard car au dessus on a le mot <<enseignements>> et quelqu’un qui apprend à la tête pleine. Donc d’un cote => une tête pleine et de l’autre => tête vide. C’est donc comique.

On a le thème de la folie, sagesse et du coup aussi celui du savoir => <<savoir>> <<enseignement>>

On a un registre didactique, celui qui parle pour enseigner est présent depuis le début du texte.

La fable est la pour enseigner quelque chose à quelqu’un. Si une fable précise que dès le début elle réfléchit, peut être qu’elle réfléchi sur toutes les autres fables.

On a la fois une méta-fable (une fable s’analyse elle même) et aussi une mise en abyme car la fable évoque elle même des fables.

Vers 5 : <<On en voit souvent dans les cours.>>

<<on>> , on le retrouve, il désigne indistinctement la personne qui parle, qui écoute. Il désigne tout le monde et il y a une connivence entre La fontaine et le lecteur car le <<on>>  les inclut.

<<on ” peut être perçu comme un présent de parole OU comme un présent de vérité géneral. Et donc plus généralement avec ces 5 premiers on est dans un registre explicatif qui vaudrait une preuve, un exemple. Avec les mots <<cours>> on a des précisions sur le lieux, ou on est ? Et le temps, quand ?. La on a un indice, les <<cours>> sont les cours du roi ou du seigneur. On a enfin le cadre spatio-temporelle. On est sois proche de la cours de Louis 14, ou celle de peut être des seigneurs. Donc on est au moment où le Fabuliste dans son monde.

Vers 6 : <<Le Prince y prend plaisir ; car ils donnent toujours>>

Avec ce premier hémistiche du vers 6, ce qui avait été annoncée avec le terme <<cours>> se précise. Le prince est Louis 14, ou seigneur de la région.

Si le prince prend plaisir à voir des fous dans sa cours, c’est qu’il est lui-même associé à ses fous. Cette fable propose des questions sur la sagesse mais peut être aussi sur le pouvoir => Pourquoi les princes sont du coté des fous et non des sages ?

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