L’idée du genre divertissant des fables est-elle confirmée dans l’œuvre de La Fontaine ?

Beaudine van der Snoek

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Dissertation La Fontaine

        Jean de La Fontaine est un fabuliste, moraliste et romancier français du XVIIe siècle. Il est connu pour ses fables réunies en 12 livres écrites entre 1668 et 1694 dans lesquelles il met souvent en scène des animaux avec des traits humains pour critiquer l’Homme. Dans les livre 7 à 12, La Fontaine aborde différents sujets plus ou moins grave dans ses fables. L’idée du genre divertissant des fable est-elle confirmée dans l’œuvre de La Fontaine ? 

        Nous présenterons d’abord l’esthétique de la gaieté que l’on trouve dans les fables et nous analyserons ensuite le sens implicite donné aux fables par La Fontaine.

        Nous expliquerons d’abord que les fables ont une esthétique de la gaieté et nous observerons en premier l’art d’être plaisant de La Fontaine. En effet, les fables sont connues pour être un genre littéraire divertissant, gai, qui répand la bonne humeur et pas très sérieux, en général. De ce fait, les fables sont souvent lues et destinées aux enfants. Les fables sont considérés comme des textes simples et elles sont la plupart du temps prises au premier sens. Pour nous donner cette impression de joie, l’auteur utilise un grand nombre de procédés littéraires. Ces procédés rendent la fable plus légère, subtile et agréable à lire. Les procédés comme les rimes et la versification ont un impact sur la forme du texte. D’un autre côté, la syntaxe, la ponctuation et les connecteurs logiques  déterminent la façon de laquelle le texte est construit. Le rythme des phrases ou encore la sonorité qu’elles ont, jouent également un rôle important. Par exemple, La Fontaine donne du rythme à ses fables en utilisant l’hétérométrie, c’est-à-dire qu’il alterne entre les alexandrins et les octosyllabes. Il utilise cette technique dans des fables telles que La Laitière et le Pot au lait : dans le vers 1 « Perrette, sur sa tête ayant un pot au lait » c’est un alexandrin car il y a 12 syllabes. Dans le vers 2 : « bien posé sur un coussinet » c’est un octosyllabes car il y a 8 syllabes. Cette alternance donne un rythme sautillant et varié à la fable, elle évoque de la bonne humeur. De plus, elle permet de mettre en relief certains vers. La Fontaine donne également parfois une allure de compte à ses textes grâce discours narrativisé. Le Rat qui s’est retiré du monde en est un exemple. Il utilise le schéma narratif et les temps du récit pour raconter sa fable. Ce procédé rend la fable facile à comprendre et agréable à lire. On le voit, La Fontaine confirme bien l’idée que le genre des fable est un genre divertissant et joyeux. Dans ses fables, il existe bel et bien une esthétique de la gaieté.

        En outre, nous étudierons, dans l’esthétique de la gaieté des fables, que celle-ci font partie du genre de la comédie. En effet, le genre de la comédie est très présent dans les fables de La Fontaine dans le but de prêter le lecteur à sourire et d’instaurer une bonne humeur. La comédie chez La Fontaine est souvent utilisée de façon implicite mais elle peut parfois aussi être explicite. Pour exprimer ce sens comique dans ses fables, La Fontaine utilise différents moyens. Son humour peut être traduit par de l’ironie : on dit le contraire de ce que l’on veut exprimer dans le but de se moquer de quelqu’un ou de quelque chose. Mais, il utilise aussi de la satire où il se moque des événements « ridicules » de son époque. La place des mots dans une phrase peu également avoir un sens comique. Pour tout cela, La Fontaine a souvent recours aux figures de style. Par exemple, dans la fable de La Laitière et le pot au lait le narrateur exprime son regard ironique à travers la périphrase « la dame de ses biens » vers 24. C’est une hyperbole qui contraste de manière comique avec la situation réelle au vers 27 « en grand danger d’être battue ». Cet humour de La Fontaine peut faire rire le lecteur et apporte à l’esthétique de la gaieté. L’auteur fait aussi une parallèle comique entre la fable Le Héron et La Fille. En effet, dans ces deux fables avec la même morale, le mari qui devient la proie de la fille est comparé au poisson qui devient la proie du héron. On le voit, grâce à son humour, La Fontaine confirme l’idée divertissante des fables.

        Dans un second temps, nous montrerons la sagesse de La Fontaine et nous analyserons d’abord la critique de la société et des mœurs de son époque. En effet, malgré l’aspect joyeux de ses fables, La Fontaine fait une critique de la société de son époque et notamment de la Cour. Il utilise des animaux pour illustrer ses propos. Chaque animal dans ses fables symbolise un personnage de la Cour. Il dénonce différents traits de caractère de ces personnages et les amplifie. Dans ses textes, La Fontaine critique plus généralement les trois ordres de la société qui sont, la noblesse, le clergé et le tiers État. De plus, La Fontaine fait la satire de mouvements soi-disant, ridicules, du XVIIe siècle. Il défend ses idées qui sont parfois controversées et licencieuses. Cependant il fait cela de façon implicite et indirecte. Par exemple, dans ses fables le lion représente le roi. La Fontaine met en avant ses traits de caractère autoritaires et puissants. Les autres animaux sont soumis aux lion comme on peut le voir dans la fable Le Lion, Le Loup et le Renard où tous les animaux servent le roi pour trouver un remède à sa maladie : vers 6 « médecins aux lions viennent de toutes parts ». De plus, on peut voir qu’il a le pouvoir de faire tout ce qu’il souhaite aux autres animaux, ce qui prouve sa supériorité : vers 32 à 34 « on écorche, on taille, on démembre Messire Loup. Le monarque en soupa ; et de sa peau s’enveloppa. » il tue le loup sans contraintes et profite des conséquences. La Fontaine critique aussi la place de la femmes dans la société en faisant la satire des précieuses. La préciosité est un mouvement de femmes du début du XVIIe siècle qui essaie d’imposer la délicatesse dans la relation entre hommes et femmes à travers les manières et le langage. Au centre de la préciosité, il y a le sentiment amoureux qui est un prétexte à satire pour La Fontaine. Dans La Fille, La Fontaine critique fortement ce courant de pensée. Dans le premier vers, « certaine fille un peu trop fière » la Fontaine juge la fille. En effet, il utilise le comparatif de supériorité « trop » qui est un modélisateur. Dans ce texte, il montre également son esprit de libertin épicuriste : vers 4 « Point froid et point jaloux » ces mots connotent l’idée d’une liberté dans les liens physiques et dans les rapports des deux époux. On le voit, La Fontaine cache des idées et des opinions sur la société de son époque dans ses fables. Ses avis font souvent polémique et sont donc dites indirectement. 

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