Lettre à Iseult

XIIe siècle, Bretagne.

Chère Iseult,

Ayant maintes fois traversé de terres inconnus, d’océans déchainés, j’ai fini sur cette Terre qu’est la Bretagne où règne le Duc Hoel. Lance levée, j’ai prêté main forte au Seigneur et son fils Kaherdin avec lequel je me suis lié d’amitié. Ce dernier me présenta à sa sœur Iseult aux blanches mains. Attiré par sa beauté et son nom, j’ai commis mon plus grand péché. Sire m’offrit la main de sa fille. A mon plus grand regret, je l’ai prise…

Ma belle amie, je vous prie d’accepter mes plates excuses. Ayant perdu mes esprits, perdu mes repères, j’ai succombé à la folie. Dans ma triste solitude, vous êtes l’espoir attendrissant mes pensées. Ecoutez, j’ai confié aux vents des messages fous, des pleurs mêlés de serments. Sous mes paupières, je me fabule de nos moments de tendresse, là où personne ne nous enchaineraient. Rêver de vous, belle amie est la source qui me maintient en vie. Cette immense envie de vous prendre dans le creux de mes bras est la seule pensée qui subsiste dans mon cœur meurtri car cette distance est mon unique affliction. Ces songes évanescents s’envolent et ainsi me noient dans mes flots de larmes. Ami, mon amour ne peut se décrire avec de simples mots, je vous en conjure, pardonnez moi.

Mon doux ami, Kaherdin viendra vous ramener en ces terres. Pour poser mes yeux une dernière fois sur vous belle amie, acceptez-le et venez à moi. Le temps me paraît lasse mais en attendant votre retour, je le laisse avancer pas à pas en espérant revoir votre beauté.

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